Pourquoi certains concessionnaires s’opposent aux nouvelles normes automobiles

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Le nouveau cahier des charges relatif à l’importation des véhicules neufs, qui doit être traité mercredi 24 décembre en Conseil de gouvernement, divise les concessionnaires automobiles algériens. Entre les partisans de son entrée en vigueur dans l’immédiat et ceux qui font du lobbying pour son report, c’est la guerre.

Selon nos informations, des concessionnaires automobiles qui commercialisent des voitures dépourvues d’équipements de sécurité sont les plus hostiles aux nouvelles normes automobiles. Pourquoi ? « Pour une question de prix de vente, répond un concessionnaire. Si vous enlevez les airbags, l’ABS, le prix de la voiture va baisser, ce qui augmente considérablement vos chances de trouver un acheteur. C’est de la concurrence déloyale et c’est dangereux pour la sécurité routière. »

Le lobbying de Tahkout 

Parmi les concessionnaires opposés aux nouvelles normes figure Mahieddine Tahkout, le puissant et influent homme d’affaires qui a fait fortune dans le transport des étudiants des universités de la capitale.

Importateur multimarques via sa société Cima, Tahkout vend tout type de véhicules : des marques chinoises dépourvues d’équipements de sécurité et des voitures allemandes haut de gamme. Or, le nouveau cahier des charges impose des équipements de sécurité et oblige les concessionnaires à acheter directement chez les constructeurs. Ce qui n’arrange pas les affaires de Tahkout.

Mais, il n’est pas seul. Selon nos informations, le concessionnaire Elsecom (Maruti, Ford, Izusu) n’est pas favorable au nouveau cahier des charges pour plusieurs raisons. « Elsecom n’achète pas directement chez les constructeurs et ses Maruti sont dépourvues d’équipements de sécurité », explique notre source. « Un véhicule équipé d’Airbags et d’ABS coûte plus cher qu’un autre qui ne l’est pas », insiste notre source.

Outre l’impact des nouvelles normes sur les prix des véhicules, le nouveau cahier des charges vise à lutter contre la surfacturation des véhicules importés et le transfert illégal de devises vers l’étranger par certains importateurs. Ces derniers possèdent des sociétés écrans à l’étranger qui achètent chez les constructeurs pour ensuite importer les véhicules par des structures leur appartenant basées en Algérie.

Plus 60% des véhicules ne sont pas aux normes

L’Algérie, où chaque année plus de 4 000 personnes sont tuées dans les accidents de la route, importe annuellement 500 000 véhicules dont plus de 60% sont dépourvus des équipements de sécurité, selon une source proche de l’Association des concessionnaires automobiles algériens. « Plus de 300 000 véhicules neufs importés chaque année ne sont équipés ni d’airbags, ni d’ABS », affirme notre source.


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