Ce qu’il faut faire en cas de tremblement de terre

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La multiplication des séismes ces derniers jours dans la région d’Alger, a semé la peur et l’inquiétude chez les Algérois. L’enregistrement de nouvelles secousses se poursuit.  Pour les chercheurs du centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), ce phénomène n’a rien d’exceptionnel. « Ce n’est qu’une activité sismique régulière »,  affirme Kamel Lammali, chercheur et responsable des relations extérieures au niveau du Craag. « En réalité il ne s’agit pas de multiplications, du point de vue des statistiques, cela fait partie de l’activité sismique normale et régulière, car le centre enregistre entre 80 et 90 secousses par mois, mais elles ne sont pas toutes ressenties », ajoute-t-il.

Classement de séismes dangereux

Selon M. Lammali,  les séismes sont dangereux à partir d’une magnitude supérieure à 5,5. « Cela dépendant de l’état des constructions et du type de sol, mais généralement quand une secousse dépasse 5,5 degrés sur l’échelle de Richter, elle n’est plus classée dans la case de secousses modérées », explique –t-il.

Mohamed Hamdache, également chercheur au Craag, partage le même point de vue que son collègue. « Lors d’un séisme on a peur que les bâtisses s’effondrent. Pour cela on insiste à chaque fois sur le respect des normes de construction parasismique », déclare-t-il, en donnant l’exemple de ce qui s’est passé en 2003, lors du séisme qui avait ravagé la région de Boumerdès. « La magnitude du séisme  de Boumerdès était de 6.9 sur l’échelle de Richter. Il a fait d’immenses dégâts humains et matériels. Quelques mois plus tard, une secousse de 6.5  à San Francisco aux USA a fait seulement 2 morts. La même année,  l’Iran a connu un séisme tragique à Bam,  dont le bilan était lourd (400 000  morts environ). Donc la question est tout fait à fait relative », explique M. Hamdache.

Mesures de sécurité

Outre le respect des normes de construction  parasismique, les deux chercheurs du Craag insistent sur les bonnes attitudes à adopter en cas de tremblement de terre. Selon M. Lammali, « si on est à la maison il faut s’éloigner carrément  des fenêtres et éviter les escaliers. Il faut aussi se mettre sous quelque chose de solide (une table, un lit, etc..), et quand la secousse passe, il vaut mieux fermer le gaz et couper le courant électrique, avant qu’il y ait des répliques ».

Campagne de sensibilisation

Pour sensibiliser les gens sur les comportements à adopter en cas de séisme, le Craag organise régulièrement des journées portes-ouvertes. «On reçoit pratiquement chaque semaine des écoliers, des lycéens, et même des universitaires qui viennent visiter le centre, pour s’informer sur le phénomène des tremblements de terre », souligne M. Lammali alors que M. Hamdache, pense qu’« il faut que les gens apprennent à s’assurer contre les catastrophes naturelles ». Pour lui « la prise de conscience doit se faire au fur et à mesure, et c’est la responsabilité de tout le monde, car chacun doit à son niveau jouer un rôle dans la sensibilisation ».

Gestion des risques

Selon Loth Bonatiro, expert en astrophysique et géophysique, on peut éviter les dommages colossaux provoqués par les catastrophes naturelles. «Il y a toute une science qui vient de naître, qui s’appelle la gestion des risques majeurs.  Scientifiquement, on doit préparer toutes les choses à l‘avance, bien avant que les catastrophes n’aient lieu.

Il existe même des logiciels de simulation de catastrophes naturelles, donc on peut anticiper les choses facilement », explique-t-il. D’après Bonatiro, il n’y a aucun pays à l’abri du danger, mais « les pays développés ont pu établir des programmes d’urgence et agir au moment des catastrophes naturelles pour réduire les dégâts au minimum ». « Les campagnes de sensibilisation et de vulgarisation font partie de la gestion des risques », note l’expert.


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