Les Algériennes divisées sur le projet de loi contre les violences à l’égard des femmes

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Le projet de loi portant amendement du Code pénal visant à renforcer la lutte contre les violences à l’égard des femmes ne cesse de faire polémique. Ce dernier se trouve actuellement au niveau de la Commission des affaires juridiques de l’APN ; mais le débat perdure concernant le bien-fondé de ce projet et des dispositions proposées.

Un projet de loi qui fait jaser

Prendre en charge des formes de violences insidieuses et récurrentes commises à l’égard des femmes, notamment les violences conjugales sous ses différentes formes, et les violences sexuelles commises dans les lieux publics et privés, telles sont les dispositions proposées par le projet de loi portant sur la lutte contre les violences faites aux femmes.

Pour discuter de ce sujet, la chaine de télévision El Bilad a organisé un débat entre la présidente du parti de l’Équité et de la proclamation (PEP) Naïma Salhi, et la présidente de l’association Femme en communication, Nafissa Lahrech.

Lors de ce débat les deux femmes ont exprimé deux avis contradictoires quant à la nécessité de ce projet de loi et de son adoption. Naïma Salhi qui est connue pour ses positions tranchées notamment son soutien à la polygamie, fait encore parler d’elle. Lors de l’émission cette dernière exprime son désaccord en ce qui concerne les sanctions qu’encourt un mari violent. Selon elle, si ce dernier regrette son acte aucune procédure ne devrait être enclenchée. La présidente du parti de l’Équité et de la proclamation appelle plutôt à la réconciliation et soulève l’importance de conserver le foyer familial.

Les citoyens s’emparent du sujet

Ce mardi 16 décembre la chaîne de télévision Ennahar, a décidé de consacrer son émission, « Sarih Jidan  (Sondage d’opinion) », au nouveau projet de loi, et plus précisément à la partie concernant les violences morales.

Beaucoup de personnes interrogées par Ennahar disent être contre toute loi qui condamnerait un mari violent à l’égard de sa femme à une peine de trois ans de prison. Les citoyens ont exprimé aussi leurs indignations face aux violences conjugales et dénoncent largement ce phénomène.

Pour sa part, le réseau Wassila d’aide aux victimes, femmes et enfants, considère que quelle soit la forme des violences, celles-ci doivent être punies. Il ne faut en aucun cas banaliser et rendre un acte aussi abominable légitime, plaide l’Association.

Pour ce qui est du projet de loi, le réseau Wassila le considère comme une avancé pour les femmes victimes de violences. Cependant, ces dispositions restent nettement insuffisantes, surtout en ce qui concerne l’interruption de toutes les poursuites judiciaires si la victime pardonne à son époux.


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