Air Algérie : Wahid Bouabdallah charge son successeur Boultif  

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Wahid Bouabdallah est en colère. L’ancien P-DG d’Air Algérie revient, dans cet entretien avec TSA, sur la récente affaire de la saisie d’un avion d’Air Algérie à Bruxelles et en profite pour régler ses comptes avec l’actuel P-DG de la compagnie aérienne nationale, Mohamed Salah Boultif.

« K’AIR BV faisait perdre du temps et de l’argent à Air Algérie »

M. Bouabdallah revendique la décision de rupture de contrat avec la société néerlandaise K’AIR BV, au motif que celle-ci n’a pas respecté ses engagements et n’a pas procédé aux paiements prévus pour la reprise de la flotte vieillissante d’Air Algérie. Il affirme que les retards, dus au manque de financement de la compagnie, ont engendré des pertes de temps et d’argent à la compagnie nationale. Il accuse K’AIR d’avoir « fait rater des occasions » de conclure avec d’autres compagnies.

Selon le PDG de K’AIR, le blocage était dû au refus d’Air Algérie de fournir la documentation technique relative aux avions, invoquant l’article 7, alinéa 2 du contrat qui prévoyait la remise de ces documents par Air Algérie. Wahid Bouabdallah nie tout refus et précise que l’article en question prévoit la fourniture de documentation technique, uniquement dans le cas de remise en état de vol des appareils. Or, les avions d’Air Algérie étaient destinés à la casse.

Par ailleurs, l’ancien dirigeant d’Air Algérie impute la condamnation de la compagnie par l’arbitrage international, à la mauvaise gestion du dossier après son départ. Il se dit confiant dans sa gestion de l’affaire et rejette la responsabilité sur son successeur.

Bouabdallah charge Boultif

Notre interlocuteur accuse Mohamed Salah Boultif d’avoir sciemment conduit « au pourrissement de la situation » et ce, uniquement dans le but de salir la réputation de Bouabdallah. Il affirme que la question aurait pu être réglée facilement, en évitant le scandale et l’humiliation de la saisie d’un avion arborant le pavillon national.

De plus, il affirme que Boultif mériterait d’être attaqué en justice pour la gestion globale chaotique dont il fait preuve sur plusieurs dossiers, y compris sur le crash du vol AH5017. M. Boultif serait en cause pour avoir « autorisé le relèvement de l’âge maximum des avions affrétés par Air Algérie », selon M. Bouabdallah. L’avion qui s’est crashé était vraisemblablement vieux et en mauvais état, toujours selon la même source.

L’ancien P-DG accuse également son successeur de mal gérer le dossier des pilotes. Il estime que la compagnie possède un nombre suffisant de pilotes et qu’il suffit d’une meilleure gestion et d’augmenter le nombre d’heures de vol, dans le cadre du décret exécutif qui fixe la durée légale de travail des pilotes. Ceci implique simplement une renégociation des conventions (augmentations de salaires) avec les syndicats du personnel naviguant.


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