Gaz de schiste : les décisions irresponsables de Sonatrach

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Les participants d’une rencontre internationale sur le milieu aride, qui s’est tenue à Ghardaïa, ce mercredi 10 décembre, ont annoncé que les zones arides occupent plus de 95% de la superficie du territoire algérien, dont 80% se situe en zones « hyper-arides », a rapporté l’APS.

Les participants, composés de près 200 chercheurs et universitaires algériens et étrangers, ont mis l’accent sur la priorité et l’urgence de mettre en place des principes et procédures de gestion durable des terres en zones arides.

Les risques majeurs auxquels l’Algérie fait face sont la sécheresse, l’érosion des sols, la désertification, la dégradation des terres et de la biomasse, l’envasement des retenues collinaires et des barrages ainsi que l’infiltration de l’eau de la mer dans les eaux souterraines sur la bande côtière.

Hasard du calendrier, le président intérimaire de Sonatrach, Saïd Sahnoun, a annoncé, ce jeudi 11 décembre, que son entreprise venait d’achever ses opérations de forage et de compression de gaz de schiste effectuées dans les puits-pilote d’Ahnet (In Salah). M. Sahnoun a souligné que l’exploitation du gaz de schiste était « Un axe de développement que Sonatrach a retenu de manière résolue ».

Il y a pourtant toutes les raisons de s’interroger sur le degré de responsabilité dont Sonatrach et les dirigeants algériens font preuve en donnant suite à un tel projet. Comme nous le savons, l’exploitation du gaz de schiste requiert inévitablement l’usage de fracturation hydraulique (ou fracking), une technique où il s’agit d’injecter d’énormes quantités d’eau sous très haute pression destinées à fissurer la roche pour extraire le gaz. De telles quantités utilisées risqueront forcément de mettre à mal les réserves algériennes en eau dans un contexte d’aridité et d’hyper-aridité de 90% de la superficie du territoire algérien.

Au-delà de l’impact climatique lié à l’exploitation du gaz de schiste, il semble irresponsable d’utiliser les précieuses ressources en eau dont dispose l’Algérie juste dans l’espoir de voir l’argent des hydrocarbures continuer à renflouer les caisses de l’État et maintenir une paix sociale vacillante, au lieu de réfléchir à une véritable stratégie de diversification économique.


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