Visite de Sellal à Paris : les familles des moines de Tibhirine demandent des réponses  

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Alors que les relations entre l’Algérie et la France semblent au beau fixe avec le déplacement demain du Premier ministre algérien à Paris, Le Figaro rapporte que les familles des moines de Tibhirine demandent au président français de faire pression sur  les autorités algériennes afin de débloquer le dossier.

Une « confiscation » de preuves qui sème le doute sur la responsabilité de l’Algérie

C’est par la voix de leur avocat, Me Baudouin, et au travers d’une lettre ouverte que les familles lancent un appel à François Hollande et lui demandent expressément de « placer les autorités algériennes en face de leurs obligations juridiques ». Alors que la coopération entre les justices française et algérienne était en marche avec la visite du juge Trévidic au mois d’octobre pour exhumer les têtes des moines, aujourd’hui l’enquête est de nouveau au point mort.

En cause, le refus opposé par les autorités algériennes au transfert des échantillons prélevés sur les dépouilles. L’interdiction de rapporter les preuves ADN sur le territoire français, afin de procéder à une analyse, est considérée par Me Baudouin comme « une confiscation » et une « entrave » à l’enquête en cours.

L’avocat des familles demande une restitution des preuves avant que celles-ci ne dépérissent et précise que cette confiscation vient à l’encontre des accords mis en place par le juge Trévidic lors de sa visite à Alger en 2013.

Une tâche noire dans les relations bilatérales

Prévue dans le cadre de la réunion du 2e Comité intergouvernemental de haut niveau, la visite d’Abdelmalek Sellal et d’une importante délégation composée de quinze ministres et secrétaires d’Etat a pour but de consolider les relations entre les deux pays avec la signature de nombreux accords.

Dans ce sens, le Premier ministre doit s’entretenir avec Manuel Valls et François Hollande. En 2012, le président français s’était engagé personnellement à faire avancer le dossier sur les moines de Tibhirine.

Pour les familles il s’agit maintenant de relancer l’enquête en cours. Depuis l’autopsie menée il y a six semaines, l’attente se fait longue afin de trouver les réponses sur la façon dont les moines ont été assassinés et sur l’identité « incertaine » de deux des victimes. Alors que la justice algérienne semble peu encline à communiquer sur le sujet, le juge Trévidic envisage d’ouvrir une nouvelle commission rogatoire internationale relative à l’expertise des preuves ADN collectées.

 


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