Front social : tous les voyants sont au rouge

manifestations

La contestation sociale prend de l’ampleur en Algérie. Deux personnes ont été tuées vendredi 28 novembre dans de violents affrontements avec la police à Touggourt dans la wilaya de Ouargla. A peine le calme revenu de manière précaire dans cette localité, un autre foyer de tension s’est déclaré très tôt ce dimanche 30 novembre à Béjaïa après l’affichage de la liste des pré-bénéficiaires de logements sociaux. A Tizi Ouzou, plusieurs secteurs sont touchés par des mouvements de protestation.

Des rapports alarmants

En fait, il ne se passe pas un jour sans qu’une émeute n’éclate ou qu’une route ne soit coupée par des manifestants quelque part dans le pays.  A la contestation violente des jeunes et des demandeurs de logements s’ajoutent les grèves qui se multiplient dans la fonction publique. Les revendications sont presque les mêmes partout : amélioration des conditions de vie, augmentation des salaires pour les travailleurs et équité dans la distribution des logements sociaux.

« Tous les voyants sont au rouge. La contestation sociale prend chaque jour de l’ampleur », avertit un haut responsable. Selon nos informations, les services de sécurité ont adressé des rapports au gouvernement le mettant en garde contre l’ampleur prise par les contestations sociales dans le pays. Face à la montée en puissance des revendications sociales, les autorités locales sont en panne de solutions, incapables d’anticiper les événements, de trouver des solutions durables aux problèmes auxquels sont confrontés les Algériens au quotidien.

Les canaux de communication fonctionnent mal

Il aura fallu deux morts à Touggourt pour que le ministre de l’Intérieur Tayeb Belaïz se déplace sur les lieux pour répondre favorablement à des revendications qui étaient pourtant faciles à satisfaire : attribuer des lots de terrain à bâtir. Cet épisode montre à quel point les canaux de communication entre le pouvoir central et les populations fonctionnent mal. Parfois, le gouvernement et les autorités locales misent sur la lassitude de la population. Parfois, le gouvernement se contente de gérer la situation au jour le jour, donnant la nette impression qu’il n’est pas informé des préoccupations des citoyens.

La multiplication des grèves et des protestations intervient dans un contexte politique tendu, marqué par les incertitudes concernant la capacité du Président à finir son mandat, en raison de son état de santé. Une partie de l’opposition réclame depuis des mois la tenue d’élections présidentielles anticipées. L’Union européenne a même dépêché une délégation en Algérie pour s’enquérir de la situation politique.


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