Un médecin agressé par une femme dans un hôpital appelle ses confrères à se mobiliser contre la violence

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C’est une scène presque ordinaire dans les hôpitaux publics. Dans la nuit de lundi à mardi dernier, un médecin a été agressé par une femme à l’hôpital d’Ain Taya dans la banlieue est d’Alger. « J’aurais dû faire profil bas ce soir là », concède, amère, Chahla résidente en gynécologie. Elle a vécu une nuit cauchemardesque et s’en souviendra pour longtemps.

Pendant sa garde à l’hôpital, la jeune doctoresse, en première année de spécialité, alors qu’elle était en consultation, une autre femme fait irruption dans la salle. «  Une femme enceinte est venue à l’hôpital. Elle était accompagnée par d’autres femmes. L’une de ses accompagnatrices est rentrée dans le box de consultation et nous a interrompues », raconte-t-elle. « Nous avons insisté pour qu’elle sorte puisqu’on était en pleine consultation », précise Chahla.

Quelques minutes après, la jeune résidente sort de la salle de consultation et se fait bousculer par l’une des accompagnatrices de la femme enceinte. « Je lui ai demandé de ne pas me pousser. Elle (l’accompagnatrice d’une malade) s’est  donc, mise à crier et à me frapper au visage dans la salle d’attente des urgences », poursuit Chahla. Alerté par les cris de la doctoresse, l’agent de sécurité arrive sur les lieux. « Pour me protéger, il m’a immobilisée, mais mon visage était à découvert, la femme a commencé à me griffer avant de prendre une barre de fer », ajoute-t-elle. A ce moment, d’autres agents de sécurité arrivent en renfort. « Moi j’ai couru vers le poste de police de l’hôpital », indique Chahla.

Depuis, la jeune résidente est sous le choc. Elle n’a assuré aucune garde. « J’ai eu huit jours de repos », explique-t-elle.  Déterminée, elle refuse de céder à la peur d’être agressée une autre fois. « Il est hors de question que cet accident m’empêche de poursuivre mon travail ». Chahla qui a déposé plainte le jour même de l’agression, appelle les médecins et paramédicaux à se mobiliser contre la violence dans les hôpitaux. La jeune résidente a donc lancé un appel pour un rassemblement, dimanche 30 novembre de 9 heures à 10h30, sur leur lieux de travail pour protester contre la violence à l’égard du personnel médical. « Ceci n’est pas une grève mais un mouvement de protestation afin d’attirer l’attention de tous et surtout de notre tutelle, sur le manque de sécurité et des agressions qui en découlent », écrit Chahla sur une page Facebook créée après son agression.

En 2012, des médecins s’étaient mobilisés après l’agression brutale d’un jeune résident aux urgences du CHU Mustapha Bacha. « La sécurité est souvent défaillante. Des agents de sécurité ne sont pas à leur poste parfois et puis il y aussi un manque de gardiens », tente d’expliquer Chahla.


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