Denis Masliah, journaliste au Dauphiné Libéré : « On a eu la certitude absolue qu’il s’agissait de Bouteflika »

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Le Dauphiné Libéré, quotidien régional basé à Grenoble, a annoncé vendredi en exclusivité l’hospitalisation du président Bouteflika dans une clinique de cette ville de l’Est de la France. L’auteur de l’article Denis Masliah raconte dans cet entretien comment il a obtenu l’information.

 Vous avez annoncé en exclusivité l’hospitalisation de Bouteflika dans une clinique à Grenoble. Comment l’avez-vous sue ?

On ne peut pas évoquer nos sources. Nous avons eu une première idée hier en milieu de journée (vendredi) et on a pu avoir la confirmation dans l’après-midi. Cela nous a permis d’aller sur place pour prendre quelques photos et être en mesure de recouper l’information. Quand on a été certains, de par notamment la multiplicité des sources, on a pu donner l’information à 16 heures. En fait, ce genre d’information est très difficile à confirmer. Si c’est impossible à confirmer en Algérie, d’après ce que j’ai compris, ça reste tout de même très difficile à confirmer en France notamment pour des raisons de sécurité et de secret médical.

Avez-vous tenté de contacter la présidence de la république ?

Absolument pas ! Nous n’en avions pas besoin puisque nous avions eu la confirmation.

Etait-il venu, finalement, pour un contrôle ?

La chronologie des événements confirme ce qui était, encore hier, pour nous, une hypothèse. C’est-à-dire que c’était un rendez-vous médical programmé. Aujourd’hui, Abdelaziz Bouteflika a quitté la clinique. Ce qui implique le fait qu’il ne s’agit pas d’une urgence. Car s’il y avait eu une urgence, je ne pense pas qu’il serait arrivé jeudi soir pour repartir samedi matin. Et puis s’il y avait eu une véritable urgence cardiaque, je  pense qu’il n’aurait pas été hospitalisé dans cet établissement mais dans un établissement qui traite les grandes urgences cardiaques.

Justement pourquoi le choix de cet établissement?

Quand le président Bouteflika a été hospitalisé au Val de Grâce (2013, ndlr) pour son accident vasculaire cérébral (AVC), il a été suivi par un médecin. Il s’agit du professeur (Jacques) Monségu qui exerce, depuis quelques mois, au groupe hospitalier mutualiste de Grenoble.

Cette clinique a-t-elle l’habitude de recevoir des chefs d’Etat ?

C’est la première fois qu’elle reçoit un chef d’Etat. D’après ce qu’on a comme informations, cette clinique a ouvert un étage pour les VIP et de nouveaux médecins y travaillent. Mais évidemment, tout le monde a été surpris qu’un homme d’Etat soit hospitalisé dans cette clinique.

Etes-vous sûr que c’est Bouteflika et non un autre haut responsable algérien ?

Evidemment ! Si nous avons donné l’information, c’est qu’on a eu la certitude absolue qu’il s’agissait d’Abdelaziz Bouteflika. Plusieurs heures après le Dauphine Libéré, Europe 1 a confirmé auprès de ses propres sources. Ensuite, il y a eu l’AFP qui est une référence mondiale en matière de sérieux journalistique.

 

 


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