Cheikh Chemsou : « Le moudjahid portait un fusil, pas une bouteille de whisky ! »

oranais

Cheikh Chemseddine Bouroubi est un mufti qui anime une célèbre émission sur la chaîne Ennahar TV. C’est suite à l’une de ses émissions qu’est partie la polémique sur le film El Wahrani (l’Oranais). Dans cet entretien, il répond aux critiques et explique sa position.

Sur quelle base avez-vous émis votre fatwa sur le film El Wahrani ? L’avez-vous vu ?

Je ne suis pas obligé de voir tout le film. Les extraits qui m’ont été envoyés me suffisent. Actuellement, toutes les chaines de télévision diffusent ces extraits qui portent atteinte à l’Histoire de notre pays. Et puis, je suis mufti, je réponds aux questions de ceux qui ont vu le film. J’ai appelé à son interdiction parce qu’il porte atteinte aux moudjahidine et à l’Histoire. Le moudjahid portait un fusil, pas une bouteille de whisky, et il passait la nuit dans un bois et non dans un cabaret. Sachez que j’ai éteint la fitna dans ce pays. Mais je n’ai jamais fait une fatwa pour appeler à l’assassinat de l’auteur du film ou pour le tabasser.

Donc vous n’avez pas appelé à la violence ?

Est-ce que saisir la justice est un acte de violence ? Moi, je suis quelqu’un de civilisé. J’ai appelé les habitants d’Oran à solliciter un avocat et saisir la justice contre ce film. C’est un comportement civilisé ! Jamais ça ne me traverserait l’esprit de faire une fatwa pour tuer un musulman ou même un mécréant. Et celui qui a la fatwa (sur ce film), qu’il me la montre. Je suis contre l’assassinat. Et je suis l’un des plus grands défenseurs des artistes. Mais pas ceux qui insultent le moudjahid. Qui sont cachés derrière la liberté d’expression. Ils veulent donner de moi l’image d’un extrémiste !

Mais il s’agit d’une fiction et donc d’un droit à la liberté d’expression…

Moi aussi j’ai le droit de m’exprimer. J’ai le droit de dire que je n’apprécie pas ce film et que je demande de l’interdire. Le plus important est que j’ai exprimé ma pensée à haute voix. Il dit que c’est une fiction. C’est une personne qui a utilisé le 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Elle a utilisé la liberté d’expression pour porter atteinte à quelque chose de sacré, le moudjahid. Et j’appelle la société algérienne à porter plainte. Pourquoi il ne modifierait pas son film ? Combien de films internationaux ont été modifiés après les critiques des spécialistes et il y a ensuite eu des versions propres. Et s’il veut qu’on se rencontre dans un débat, je suis prêt, et on ramène les moudjahidine pour savoir s’ils portaient les fusils ou les bouteilles de whisky.


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