Le ministère des Travaux publics n’aime pas faire jouer la concurrence. Il préfère la formule du gré à gré. La liste des contrats qu’il a décidé d’attribuer ces derniers mois, selon cette formule, est impressionnante. Exemples : le contournement de la ville de Cherchell sur 17 km, les pénétrantes autoroutières de Guelma (26 km), Mostaganem (66 km), Skikda (31 km), Mascara (43 km), Ténès (22 km), Batna (20 km), Ghazaouet (13 km) et Oran (8 km) et un tronçon de 67 km des 400 km de la quatrième rocade autoroutière d’Alger entre Khemis Miliana et Bordj Bou Arreridj ont tous été attribués sans appels d’offres. Soit un total de 296 km d’autoroutes. Ce qui représente un tiers des 900 km de l’autoroute Est-Ouest, qui a coûté 12 milliards de dollars.
À ces projets, il faut ajouter le projet de l’autoroute des Hauts-Plateaux entre Tlemcen et Tebessa sur 1 300 km, qui sera attribué également de gré à gré et le tronçon de 84 km de l’autoroute Est-Ouest, non achevé après la décision du gouvernement de résilier le contrat avec Cojaal. Ce tronçon fait partie du lot Est (359 km) de l’autoroute Est-Ouest dont la réalisation avait été confiée en 2006 au groupement japonais pour plus de 5 milliards de dollars.
Lundi, le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, avait annoncé que des consultations étaient en cours avec des groupements pour leur confier la réalisation de ce tronçon, sans donner de détails.
En recourant d’une façon excessive au gré à gré, et sans raison, le ministère des Travaux publics refuse de faire jouer la compétition entre les entreprises. Cette formule ouvre les portes à la corruption qui fait déjà des ravages dans l’attribution de marchés publics ces dernières années.
