Ces diplômes universitaires qui ne servent presque à rien

Universite de Bejaia

C’est souvent une fois leur diplôme en poche qu’ils découvrent leur erreur. De très nombreux étudiants sont confrontés, chaque année, au même problème : une formation universitaire en rupture avec les vrais besoins de l’entreprise. Ce qui les empêche de pénétrer sur le marché du travail.

« J’aurais mieux fait de ne pas gaspiller mon temps à l’université. Après quatre ans, on obtient une licence pour au final rester à la maison », regrette Taous, diplômée en psychologie du travail. La jeune fille est au chômage depuis plus de deux ans. « Je ne cherche même plus. Il n’y a pas de postes, ni de concours », regrette-t-elle. « Je réfléchis à faire un stage dans la pâtisserie pour prendre des commandes de mariages et me faire un peu d’argent ».

Nassim est dans la même situation. Diplômé en droit depuis 2006, le jeune homme peine à trouver un emploi. « J’ai fini par faire face à la réalité ». Le jeune homme s’est reconverti dans la peinture de bâtiment. « Je travaille avec deux copains, et je gagne bien ma vie. »

Lynda a, pour sa part, un Master II en chimie industrielle, une spécialité récemment introduite à la faculté de Bab Ezzouar. « C’est une spécialité que personne ne connait. Je ne suis jamais tombée sur une annonce où un poste en chimie industrielle est proposé ». La jeune fille de 26 ans a décidé d’aller tenter sa chance dans un autre pays. « J’ai entamé des démarches pour aller étudier en France. Car en Algérie, je n’ai aucun espoir de trouver un travail dans ma spécialité », regrette-t-elle.

Porte-parole du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), Abdelmalek Rahmani indique que « l’équation emploi-formation est impossible ». Selon lui, il y a des étudiants qui chôment dans tous les pays du monde. « L’objectif de l’université est avant tout la formation. Elle n’est pas un centre de formation professionnelle. Elle a d’autres objectifs comme l’augmentation de l’alphabétisation, du savoir et de la connaissance dans la société », explique-t-il.

Sur les chefs d’entreprises qui critiquent le niveau de la formation des universitaires, il explique que ces derniers doivent sélectionner les bons éléments. « Les chefs d’entreprises doivent faire une sélection. Il y a de très bons produits de l’université », dit-il. Il souligne que l’université assure une formation théorique et que c’est aux entreprises d’assurer aux étudiants un complément de formation.


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