Moniteur de ski et guide de moyenne montagne, Mohamed Benzerroug est le président du Club sportif de montagne d’Alger.
Connaissez-vous le lieu où le touriste français Hervé Gourdel a été kidnappé ?
Je connais bien le massif du Djurdjura que j’ai sillonné il y a plus de vingt ans. Le touriste français est passé par un chemin dangereux qui longe la forêt d’Aït Ouabane. D’ailleurs, c’est le seul chemin disponible pour faire la randonnée pédestre dans cette zone. Selon mes contacts à Tikjda, il était accompagné par des jeunes qui se disaient guides.
Organisez-vous toujours des randonnées dans cette région ?
Depuis 1992, nous avons suspendu toutes les activités sportives dans cette région. Pour des raisons sécuritaires, nous avons été contraints d’abandonner les randonnées. D’ailleurs, j’étais très étonné d’apprendre qu’ils étaient passés par cette région qui est extrêmement dangereuse.
Le guide français et ses amis algériens ont donc fait preuve d’imprudence, selon vous ?
Le touriste et surtout ses amis algériens ont été très imprudents. Bien évidemment, ses amis devaient l’informer de la situation dans la région. Mais lui aussi, en tant que guide professionnel de haute montagne, il devait se renseigner sur la situation auprès des gardes-forestiers ou du centre national des sports et loisirs de Tikjda.
Par ailleurs, des jeunes qui s’autoproclament aujourd’hui guides. Cela pose problème parce qu’ils n’ont aucune formation technique et sécuritaire. L’année dernière, des jeunes emmenés par un guide s’étaient perdus dans le Djurdjura. Il fallait que la gendarmerie intervienne.
