Le diktat des médecins

medecin

Comme chaque matin, des dizaines de personnes attendent devant le cabinet d’un spécialiste en endocrinologie à Belcourt, Alger. Certains sont arrivés très tôt la matin et doivent attendre l’ouverture du cabinet à 8h pour obtenir un RDV pour une consultation médicale. Et comme chez la plupart des médecins, le premier venu est le premier servi. « Je suis venu d’El Oued avec ma femme et les enfants, témoigne Saïd. J’ai roulé toute la journée d’hier et j’ai passé la nuit ici à Alger. Aujourd’hui, je me suis levé à 5h du matin pour venir prendre RDV et figurez-vous, j’ai trouvé des malades qui attendent devant le cabinet ». Une fois l’infirmière arrivée et le RVD pour la consultation obtenu, certains patients doivent attendre parfois toute la journée, dans le cabinet médical, pour voir leur médecin. « C’est insupportable de passer une journée assis sur une chaise en bois dans une salle d’attente pleine à craquer », déplore Fatiha, diabétique, venue pour un contrôle périodique de routine.

Comme la majorité des médecins, cet endocrinologue refuse de mettre en place un système de RDV pour ses malades. « Si je travaille uniquement sur RDV, comment je vais faire pour les malades qui viennent de loin, sans RDV ? », avance-t-il comme explication. Le confort de ses patients dont certains sont des malades chroniques lui importe peu. Comme la majorité des médecins, il n’interroge pas ses malades sur les conditions d’accueil parfois inhumaines dans son cabinet. Les patients défilent rapidement, prennent des ordonnances et repartent, au bout de plusieurs heures d’attente dans de minuscules cabinets, souvent vétustes et très peu confortables. Faute d’offre suffisante, les patients sont réduits au silence et n’osent pas se plaindre auprès de leurs médecins.


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