Recul de la production d’hydrocarbures : le sombre constat de Benbitour

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Au cours de la troisième et dernière journée de l’université d’été du FJD, Ahmed Benbitour a fourni lors de son intervention, ce vendredi 5 septembre, des chiffres terribles sur la régression de la production d’hydrocarbures au cours des dix dernières années.

« Les richesses naturelles sont une malédiction dans un pays rentier et répressif. De fait, les hydrocarbures jouent un rôle prépondérant et essentiel dans l’économie algérienne et c’est, pratiquement, la seule source de rentrée de devises dont le taux est à presque de 100%. Aussi, le budget de l’État provient à 75% de l’impôt pétrolier », selon l’ancien chef du gouvernement.

M. Benbitour a ajouté que « L’Algérie vit actuellement une aisance financière et nos réserves de change couvrent 40 mois d’importation. Malheureusement, notre économie est de plus en plus fragile, caractérisée par une richesse providentielle, menacée par des changements lourds de conséquences. Nos réserves connaîtront, indéniablement, une tendance à la baisse avec en contrepartie une augmentation significative de nos importations en biens de consommations et de services de toutes sortes. »

M. Benbitour fait état d’une forte diminution de la production gazière. « Il faut savoir que nous importons 75% de nos besoins en produits alimentaires dans une économie qui a connu une diminution, en continue, de 7,4 % pour la production de pétrole et de 34,7% pour celle de gaz et ce, depuis 2006. Cependant, la consommation intérieure a, quant à elle, explosé et les frais de recherche de nouveaux sites pétroliers et de développements de champs gaziers ont connu une augmentation des prix, des équipements et des services y afférents »

Pour expliquer mieux son analyse, M Benbitour étaye ses déclarations par les chiffres officiels : « Le ministre de l’Énergie avait déclaré au mois de janvier 2006 que le pays avait produit 100 millions de tonnes de pétrole et exporté 85 milliards de mètres cubes de gaz. Alors qu’en 2010 nous avons produit 65,3 millions de tonnes de pétrole et 57,3 milliards de mètres cubes de gaz. Nos importations de marchandises étaient de 9,48 milliards de dollars en 2001 et ont augmenté pour atteindre le chiffre de 45,10 milliards en 2011. Les services étaient de 2,44 milliards en 2001 et ont atteint les 12,30 milliards de dollars en 2011, soit une hausse de 500%. Idem, pour la production des hydrocarbures où en 2006 nous avions produit 85,6 millions de tonnes et 73,3 millions de tonnes en 2011 soit une régression de 16,7%. Les exportations ont diminué durant la période de 2006 à 2011 de 25,6%. Dans le cas où nous persisterions sur la même tendance, la production serait en 2016 de 56 millions de tonnes de pétrole et nos exportations de 43 millions de tonnes. »

M. Benbitour estime que « Pour maintenir les équilibres budgétaires, le baril de pétrole doit coûter à partir de 2016, les 190 dollars. Les annonces de nouvelles découvertes sans fournir de chiffres sur les réserves prouvées ni sur leurs durées de vie par simulation, n’est en fin de compte qu’une manière de laisser la porte grande ouverte à la rente au profit d’un pouvoir répressif qui ignore la nouvelles énergies et la maîtrise des technologies de production. »


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