Interview. Belkhadem réagit sur les dernières décisions de Bouteflika

Belkhadem1

Le président Bouteflika a décidé de mettre fin  à vos fonctions aussi bien au sein des institutions officielles de l’État qu’au FLN.  Votre commentaire?

En sa qualité de Premier magistrat  du pays, Monsieur  Abdelaziz  Bouteflika dispose du pouvoir constitutionnel de nommer et de limoger un officiel. Je n’ai aucun commentaire à faire  sur ce volet. Par contre, j’estime que  personne n’a le droit de  me déchoir de ma qualité de militant au sein  du FLN. Personne ne peut m’enlever cette qualité. La décision  m’appartient exclusivement. Quitter le parti est un acte volontaire qui  doit émaner du  premier concerné, qui est dans ce cas Abdelaziz Belkhadem.

Qu’est ce qui a motivé la décision du Président ?

Je ne veux pas  faire de commentaire sur ce sujet. D’ailleurs, je ne le sais pas. À l’heure où je vous parle, personne ne m’a contacté y compris au FLN.

Votre exclusion du FLN est exécutoire selon la direction du parti. Vous ne serez ni convoqué, ni entendu par le conseil de discipline …

C’est faux ! Lisez bien les statuts du parti et vous allez comprendre qu’il s’agit d’un mensonge. Si la direction du parti me reproche quoi que ce soit, qu’elle me traduise devant la Commission de discipline.

Mais à l’époque où vous étiez à la tête du FLN, vous aviez exclu des membres du Comité central sans les traduire au conseil de discipline…

ll ne faut pas confondre entre les deux situations. Les huit membres du Comité central que  j’avais exclus avaient commis une faute grave en se portant candidat sur des listes électorales appartenant à d’autres formations  politiques. Ils avaient agi donc contre le FLN et j’en avais la preuve tangible. À ce moment, je n’avais fait qu’appliquer la disposition prévue par le statut du parti.

Justement, à la direction du FLN, on vous accuse d’avoir franchi la ligne rouge. Les faits qui vous sont reprochés sont qualifiés « de graves ».

J’ignore quelle définition donne-t-elle aux « faits graves ». Assister à l’université d’été du Front du changement est-il  considéré comme  étant un « fait grave » ? C’est une pratique très courante chez nous. À l’occasion des universités d’été, les invitations sont adressées aux partis et personnalité politiques. J’ai été à  Boumerdès dans ce cadre. Sauf si on veut utiliser cette sortie comme prétexte politique pour m’écarter du parti.

Pour des membres du BP, on ne revient pas sur une décision prise par le président de la République qui a saisi officiellement, à travers un communiqué, la direction du parti sur votre cas…

Il n’y a  pas eu de communiqué. Il s’agit d’une dépêche (APS) qui cite une source anonyme. Peut-on alors être saisi par une source anonyme ?


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