Mort d’un joueur de la JSK : la sécurisation des infrastructures sportives refait surface

« Nous devons éliminer les aspects négatifs entravant la pratique saine du sport et bannir la violence de nos stades ». Cette déclaration faite, en mai dernier, par le Directeur Général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, semble être restée au chapitre des vœux pieux. Hier, samedi 24 août, le joueur camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, a été tué par un projectile reçu en pleine tête à la fin d’une rencontre contre l’USM Alger au stade du 1er novembre à Tizi-Ouzou.

Au-delà de l’indignation et de la colère qu’elle provoque, l’affaire relance la question de la sécurisation des infrastructures sportives en Algérie et suscite des questions sur les éventuelles défaillances qui peuvent être à l’origine du drame. En effet, pourquoi la police n’a-t-elle pas réussi à maîtriser les supporters ? Et, à protéger ce joueur ?

Pourtant, ce n’est pas la première fois que la Sûreté nationale se trouve confrontée à ce genre de situation. En 2013, 17 personnes ont été blessées dans de violents affrontements entre supporters et forces de l’ordre lors du Derby algérois entre le MCA et l’USMA. Le Directeur de la Sûreté publique annonçait alors des dispositions pour remédier à ce problème, dont « le signalement aux autorités concernées de toutes les insuffisances relevées au niveau des infrastructures sportives qui, éventuellement, pourraient avoir des incidences sur la sécurité publique ».

Parmi les mesures prises figurent également la désignation de fonctionnaires de police pour encadrer les supporters des équipes de Ligue 1. Leur principale mission est « la sensibilisation des supporters et la collecte d’information à des fins d’évaluation des risques », déclarait le même responsable.

Que s’est-il alors passé, hier, au stade du 1er novembre à Tizi-Ouzou ?

Des supporters ayant suivi la rencontre jusqu’au moment du drame affirment que rien n’a été fait pour protéger les joueurs. D’autres estiment qu’en allant rejoindre les vestiaires les joueurs étaient confiants jusqu’à ce qu’une pluie de projectiles s’abatte sur eux.  « Au milieu du sauve qui peut, Ebossé s’affale sur la piste d’athlétisme qui était toute proche de l’entrée du tunnel », raconte un supporter qui dit avoir vu la scène.

S’exprimant sous couvert de l’anonymat, une source policière explique que des « chutes métalliques » se trouvaient au sein du stade. Des chutes qui sont dues au démantèlement des séparations mises en place lors de l’organisation des galas durant le ramadhan dernier. Elle évoque, également, des gravats laissés suite à des travaux effectués à l’intérieur du stade. La même source assure qu’il n’y avait pas de défaillance dans le dispositif sécuritaire et explique que les policiers ne pouvaient pas faire face à une telle pluie de projectiles. Une enquête est ouverte par le parquet pour déterminer les circonstances exactes de la mort d’Albert Ebossé et du genre de projectile qui l’a atteint.

Contacté par TSA à maintes reprises, la cellule de communication de la DGSN n’a fourni aucune réponse.


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