Libye, confusion et chaos

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La Libye s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’anarchie. Le pays est devenu un vaste terrain d’affrontements pour les milices, les tribus et les courants politiques antagonistes qui ont émergé depuis la chute de Mouamar Al Kadhafi. Ce chaos provoque des cauchemars chez les voisins algériens et tunisiens.

Prisonniers de l’histoire

La Tunisie qui entretient historiquement des liens commerciaux importants est la plus menacée par la guerre civile qui se déroule sur son flanc sud. Quant à l’Algérie, si elle a les moyens militaires et politiques de faire face à ce nouveau défi, elle peine à définir une doctrine d’action, tout en restant dans les limites que fixe la Constitution : l’interdiction de déployer son armée au-delà de ses frontières.

L’Algérie est un peu prisonnière de son histoire. Les choix, faits il y a plusieurs décennies, ne sont plus pertinents aujourd’hui, les nouveaux enjeux stratégiques imposent de redéfinir de nouveaux principes. L’histoire s’accélère et l’Algérie doit s’adapter pour éviter d’avoir à gérer d’autres drames comme celui de Tiguentourine.

Que les choses soient claires, il ne s’agit pas ici de participer à l’élan guerrier qui s’est emparé de la région et d’ajouter la guerre à la guerre. La question fondamentale est de savoir si ce débat peut se dérouler publiquement afin que les décisions, éventuelles, qui pourraient en découler soient partagées par la majorité des Algériens.

Transparence

Compte tenu de la menace qui plane sur le pays et ses habitants, il est légitime que chacun s’interroge et interroge ses élus. Depuis plusieurs mois déjà, « des informations » invérifiables font état d’une présence militaire de l’armée algérienne en Libye. Sous quelle forme ? Quel nombre ? Pour quel objectif ? Impossible à dire sans éléments concrets et avérés.

Officiellement, le gouvernement ne peut pas reconnaître l’envoi de soldats sur le sol libyen. Il se trouverait de facto en violation avec la Constitution. Officieusement, de nombreuses sources reconnaissent des actions ciblées et ponctuelles pour préserver les frontières et la sécurité.  Quoi qu’il en soit, sans solution politique durable, négociée entre Libyens, les pays environnants sont condamnés à réagir sans avoir de réelle influence sur la situation.

Peut-être l’Algérie devrait-elle assumer ses responsabilités et utiliser son influence, réelle ou supposée, pour favoriser un compromis entre tous les acteurs de ce chaos.


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