Sonatrach gangrénée par les politiques

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Saïd Sahnoune a été installé, ce dimanche 27 juillet, dans ses fonctions de P-DG par intérim de la Sonatrach. Il remplace Abdelhamid Zerguine, limogé la veille. Nommé en novembre 2011, M. Zerguine a été remercié pour des raisons qui restent inconnues. Mais son départ semble avoir été décidé dans la précipitation. Car si ce limogeage avait été programmé, les décideurs auraient pris le temps de trouver un vrai remplaçant plutôt que de confier ce géant des hydrocarbures à un intérimaire sans pouvoir de décision.

Plus de quatre ans et demi après l’éclatement des scandales de corruption au sein de la compagnie pétrolière en janvier 2010, la première entreprise du continent peine à retrouver un fonctionnement normal. L’instabilité managériale, qui a vu cinq patrons se succéder à la tête de l’entreprise en quatre ans, n’est pas sans conséquences. Sonatrach n’est plus gérée. Elle n’a aucune stratégie. Et personne n’ose prendre la moindre décision. Durant son passage à la tête de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine n’a signé aucun contrat d’envergure. Il se contentait de gérer les affaires courantes et de faire des annonces surréalistes et contradictoires sur les plans d’investissement de l’entreprise. La dernière en date évoquait 100 milliards de dollars sur les cinq prochaines années !

À ces problèmes de management s’ajoutent les interférences politiques et les influences de cercles occultes. On se souvient, par exemple, de Louisa Hanoune accusant l’homme d’affaires Ali Haddad de chercher à obtenir la tête de Zerguine.

En réalité, le malaise au sein de Sonatrach est profond. Depuis longtemps, le fonctionnement de la compagnie pétrolière est étroitement surveillé par le pouvoir politique. Mais en 2010, la lutte des clans au sommet de l’État a débordé de manière brutale sur l’entreprise. De réels scandales de corruption ont servi de prétexte au DRS, pour déstabiliser le clan présidentiel, à travers les enquêtes déclenchées en Algérie et à l’étranger. Mais au lieu de déstabiliser le président Bouteflika – qui démarre son quatrième mandat – et son entourage, les enquêtes, menées à la hussarde, ont porté un coup dur à l’entreprise qui, aujourd’hui, peine à se relever.


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