Qui est Christian Gourcuff ?

Christian-Gourcuff

Après des mois de cachotteries, il doit le savourer ce moment : Christian Gourcuff a été officiellement intronisé à la tête du banc algérien. Il succède à Vahid Halilhodzic qui vient de quitter les Fennecs pour aller entraîner le club turc de Trabzonspor.

Le technicien breton pose donc ses valises à Alger. Mais qui est-il ? Le premier adjectif qui lui correspondrait est sans doute la réserve. Il l’a confié lui-même dans un portrait accordé en 2012 à nos confrères de Libération. « Je ne parle pas beaucoup, ce n’est pas ma nature. La communication ne passe pas seulement par les mots. Une poignée de main, un regard peuvent être plus forts qu’une parole… », confiait-il.

Il a, d’ailleurs, montré beaucoup de distance lors de la Coupe du monde au Brésil. Pas un commentaire, pas une confirmation sur son avenir, alors que tout le monde n’attendait que cela. Il s’est contenté de tenir une chronique au journal Le Monde. L’un de ses derniers commentaires a été pour les Allemands, tombeurs de l’Algérie en 8e de finale. « La meilleure équipe du tournoi a été sacrée, et on peut s’en satisfaire », a-t-il écrit au lendemain de la finale du Mondial, le 14 juillet.

Le second adjectif est celui de la fidélité. Sur une carrière d’entraîneur de 32 ans, le technicien en a passé 25 sur le banc de l’équipe de Lorient. Il a d’ailleurs quitté le club breton au Printemps dernier, laissant Sylvain Ripoll – son adjoint de onze ans – seul aux manettes.

Le choix de l’Algérie comme nouveau défi n’était pas gravé dans le marbre pour cet ancien professeur de mathématique. Club champion du Qatar, le Lekhwiya FC lui faisait les yeux doux et lui proposait, gros chèque à la clé, de retenter l’expérience au Qatar, lui qui a déjà évolué une saison à Al-Gharafa SC en 2003.

Mais son choix s’est finalement porté sur l’Algérie. Plus proche de ses racines bretonnes.

Un choix plutôt rapide d’ailleurs. Car dès le mois de mars, il a fait le déplacement dans la capitale algérienne pour superviser les installations sportives de la sélection à Sidi Moussa. Ce qui avait eu pour conséquence de créer un incident diplomatique entre la Fédération algérienne et Vahid Halilhodzic. Le sélectionneur bosnien y avait vu un affront, quelques semaines avant le début de la Coupe du monde au Brésil, alors que son avenir à la tête de la sélection n’était pas du tout décidé. Difficile de ne pas être d’accord avec lui.

Même dans le jeu, Christian Gourcuff fait dans la fidélité. Son format classique en 4-4-2 a fait sa renommée. C’est probablement le plus fervent défenseur de cette composition de jeu. Et c’est tellement sa marque de fabrique qu’un magazine distribué aux supporters des Merlus porte ce nom.

Reste à savoir s’il l’adaptera ou non à l’Équipe nationale. Car la pression sera grande et le chemin risque d’être semé d’embuches. S’il cherche à changer le style d’une équipe qui a fait rêver tout un peuple en 4-2-3-1, les critiques risquent de fuser de toutes parts.

Ce qui nous mène à l’une des critiques majeures faite à cet entraîneur de 59 ans. A-t-il l’étoffe d’un sélectionneur où n’est-il qu’un bon entraîneur de club ? Gourcuff reste sur une honorable 8e place de la Ligue 1, la saison dernière. Et son principal fait de gloire est un titre de vice-champion du Qatar avec Al-Gharafa SC. Maigre bilan pour un coach qui aura pour mission principale de remporter la Coupe d’Afrique 2015 au Maroc. Mais avec des joueurs dont le niveau de confiance a atteint des sommets il y a quelques semaines au Brésil, la tâche devrait être moins ardue qu’elle n’en a l’air.


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