Le match de trop

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Il n’y a pas eu de sursaut, pas de rachat, pas de suspense et pour tout dire pas de miracle. Le Brésil a été humilié une seconde fois, lors de la petite finale qui l’opposait aux Pays-Bas samedi 12 juillet à Brasilia. Sans être géniaux, les Pays-Bas accèdent au podium, une place méritée au vu de l’ensemble de la compétition.

Traumatisme

À la vue de Neymar sur le banc des remplaçants, on comprend que le traumatisme de l’absence du joueur-vedette de la Seleçao n’est pas dépassé. Le début du match confirme cette impression, Thiago Silva est littéralement absent, David Luiz agressif, le jeu fantomatique. Dès la troisième minute, Van Persie marque sur pénalty et libère son équipe. Les Brésiliens se taisent, ils savent qu’il reste 88 minutes à tenir. C’est bien là le problème, tenir ! À tel point que l’on se demande si le football n’a jamais été la préoccupation de cette équipe, sans inspiration, sans combativité, sans éclat. Le second but des Oranje est à l’avenant. Seul au point de pénalty Daley Blind, envoie d’une demie volée le ballon dans le but. La rencontre qui avait déjà peu de relief, est enterrée et avec elle les Auriverde. Face à eux, des Oranje déterminés et bien préparés marquent ce Mondial et confirment le retour du pays des tulipes dans le gotha du football.

L’Europe, l’Europe, l’Europe

Efficaces, bien organisés, techniques grâce, notamment, à Van Persie et à l’intenable Robben, les Bataves enfoncent le clou dans le cercueil du Brésil dans le temps additionnel. Dix buts encaissés en deux matchs c’est beaucoup trop pour justifier que le sélectionneur Luis Felipe Scolari conserve son poste. Ce qu’il espère vivement, pas très élégant. Pas sûr que les supporters l’entendent de cette oreille. En réalité, c’est comme si Scolari, lui aussi, avait succombé au rouleau compresseur européen. On peut admettre l’efficacité des méthodes, la nécessité de la rigueur, sans pour autant renoncer à ce qui fait depuis toujours son identité, son histoire, sa culture. À regarder le Brésil pendant cette compétition, on se demande où est passée l’esquive et l’élégance, qui a bercé notre jeunesse. Il ne suffit  pas de crier, l’Europe, l’Europe, l’Europe, pour créer une génération de  néo-footballeurs. La culture domine tout et il est très difficile de la supplanter. Le Brésil va devoir reconstruire son football.

Le match de trop pour la Seleçao, sans conteste car il mène directement au cimetière de la Coupe du monde, surtout lorsque l’on est le pays hôte. Certains esprits malins se souviennent que le 12 juillet 1998, le Brésil avait déjà encaissé 3 buts, mais c’était en finale de Coupe du monde, c’était face à Zidane et ses coéquipiers. C’était il y a une éternité. L’éternité c’est ce qui reste à Scolari pour nous expliquer comment et pourquoi il a tué nos rêves.

 


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