Préparation du ramadhan au marché d’El Harrach : les prix n’ont pas augmenté, la tête est encore au foot

légumes

Les prix des fruits et légumes, mais également ceux de la viande, n’ont pas (encore) augmenté. Ou à peine. Au marché d’El Harrach, il n’y a pas de foule ce dimanche 22 juin. Et peu de monde a fréquenté le marché durant le week-end, selon les commerçants. « Ils ont la tête dans le Mondial, pas dans le ramadhan », rigole un vendeur de poulets. Un téléviseur est accroché au mur juste à l’entrée de son espace de vente à l’intérieur du marché. Il affirme que les prix n’ont pas augmenté pour des raisons autres que celles liées à la faible demande. « Le poulet passe son temps à monter et à descendre. Difficile de  faire un pronostic à l’avance. En été, le problème c’est qu’ils (les poulets)  ont chaud et très souvent ils meurent à cause de ça. Du coup, les prix augmentent. Mais là, ça va. Ils ont dû leur mettre la clim ! », continue-t-il avec beaucoup d’humour.

Les prix n’ont pas augmenté

On s’était habitué à voir les prix s’envoler à la veille du mois de carême. Ils passaient même du simple au double durant les premières semaines du mois de ramadhan pour fléchir doucement et remonter à la veille de la fête de l’Aïd  El Fitr. Aujourd’hui les tomates, les courgettes, les carottes sont à 80 dinars le kilogramme. Les oignons à 50 dinars et les pommes de terre à 60 dinars le kilogramme. La salade a augmenté et est passée de 90 à 140 dinars. Le poivron a pris 10 dinars et avoisine les 120 dinars le kilogramme. Les fruits restent chers sans afficher une grosse augmentation : 280 dinars les pêches et 120 dinars le kilo de melon. Les herbes comme la coriandre et le persil ont pris 5 dinars. « Je m’approvisionne à Atatba, du côté de Tipaza, et les prix que j’affiche dépendent du prix que je paie là-bas au souk », explique un vendeur de légumes. Il ne garantit donc pas que les prix restent stables.

Les méthodes d’approvisionnement et de stockage des ménagères

Les familles ont pour habitude de faire leurs achats la semaine avant le ramadhan. Avant que les prix ne grimpent trop. « Et puis, pour éviter le monde au marché durant la première semaine », explique une dame au marché d’El Harrach, un sachet à la main. Une vieille dame choisit un poulet. Elle ne veut pas s’exprimer sur ses méthodes d’approvisionnement. Le vendeur de poulet se moque de son mutisme « elle a peut-être commencé à jeûner ! ». La dame qui tient son sachet explique qu’elle congèle un maximum de choses, comme les herbes et la viande. Et parfois même la tomate qu’elle fait cuire précédemment à la vapeur et dans sa peau. « Ce n’est pas tant pour faire des économies que pour éviter de me disputer avec mon mari. Il est tellement nerveux quand il jeûne ».

Le ramadhan a fait la place au foot

Peu de monde circule au marché. L’été est bien arrivé avec ses poussières et son humidité. Pour autant, le ramadhan ne se fait pas encore sentir sur les étals et dans les couloirs du marché d’El Harrach. Le vendeur d’olives assaisonnées regarde la télévision accroché au mur du vendeur de poulet, juste en face de lui. Le son est coupé. Halilhodžić est à l’écran. Ce n’est pas encore ramadhan. Mais c’est bien aujourd’hui le match Algérie-Corée du Sud. Et les esprits sont à ça.


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