Reportage. L’Algérie, une terre inconnue pour les Brésiliens

maqam

Si les Algériens connaissent bien le Brésil grâce à son football, ce n’est pas le cas des Brésiliens qui ignorent même où se trouve l’Algérie. Entre ceux qui la confondent au Niger et ceux qui n’en ont jamais entendu parler, l’Algérie reste un mystère pour les Brésiliens. Au supermarché, dans les cafés, à l’hôtel et même dans la rue, les Brésiliens  interpellent les supporters algériens pour connaître leurs origines. À la réponse « nous sommes Algériens », l’étonnement se lit sur les visages. Et forcément les questions fusent.

« Ah, vous venez du Niger », nous dit Edouardo, étudiant qui travaille comme vendeur dans une  boutique de lunette à Belo Horizonte. « Je connais le Maroc, l’Égypte  mais pas l’Algérie ». Curieux, il pose alors beaucoup de questions. « Quelle est votre langue officielle ? Étes-vous un pays civilisé ? Il fait chaud chez vous ? » Le jeune homme veut connaître tous les détails sur ce pays, dont il n’imaginait pas l’existence, il y a encore cinq minutes.

À quelques mètres, Léonardo, un autre jeune vendeur, est également surpris de voir des Algériens au Brésil. « Mais où est située l’Algérie ? Et que font des Algériens ici ? ». Le jeune homme ignore qu’il y a une équipe algérienne de football qualifiée pour le Mondial. Bruna, une jeune fille travaillant dans une agence de voyage à Porto Alegre, ne sait même pas dans quel continent est située l’Algérie. « Je ne sais pas, je n’en ai jamais entendu parler », dit-elle timidement avec un anglais parfait. Et on comprend mieux pourquoi en se baladant dans la boutique de la FIFA. Le drapeau de l’Algérie est absent d’un tee-shirt où sont mentionnés les noms des équipes qualifiées pour la Coupe du monde. Le nom « Africa » (Afrique), a été choisi pour parler de tous les pays africains participants à la Coupe du monde. Tout un symbole.

Mais tout n’est pas perdu. Près de l’aéroport de Belo, un homme se questionne devant son fils. « Vous êtes près du Maroc, c’est ça ? Je ne connais pas l’Algérie, mais je sais que c’est le pays de Zidane ! Vous devez être fier de lui », dit-il dans un grand sourire.

Le drapeau algérien séduit les Brésiliens

Dans les rues de Belo Horizonte, où l’Algérie a joué et perdu son premier match face à la Belgique, un quinquagénaire se tient devant un groupe de supporters algériens. « Je ne connais pas l’Algérie, mais vous avez un très beau drapeau ». Ces derniers essayent, tant bien que mal, de parler de leur pays. « Il est situé en Afrique, dans le Nord. C’est le plus grand pays du continent », lui fait comprendre un des jeunes algériens avec un anglais mélangé au français. L’homme sourit sans tout comprendre pour autant. Les supporters finissent par lui offrir un drapeau algérien qu’il mettra sur ses épaules, avec plaisir. Dans cette ville, le drapeau algérien en séduit plus d’un. À l’aéroport de Belo Horizonte, une dame de la quarantaine qui ne parle que portugais fait comprendre à l’un des supporters qu’elle veut avoir le drapeau algérien. Elle ne connaît pas l’Algérie, mais l’ambiance des supporters avec le drapeau a attisé sa curiosité. Elle se mêle alors au groupe pour chanter à son tour « One, Two, Three, viva l’Algérie ». Pour la remercier, les supporters lui offrent un drapeau. Elle n’en revient pas. « Merci, merci », dit-elle, très émue.

Avec les supporters en porte-drapeau du pays, les Brésiliens connaissent maintenant un peu mieux l’Algérie. Et à défaut de pouvoir placer le pays sur une carte, ils savent au moins à quoi ressemblent les Algériens.


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