Gaz de schiste : la colère et les explications de Youcef Yousfi

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Youcef Yousfi ne cache pas sa colère : « Nous n’avons pas vendu le pays. Nous n’avons pas de contrat avec une entreprise française pour le gaz de schiste. C’est de la manipulation totale, c’est du mensonge ». Ce samedi 21 juin, le ministre de l’Energie a profité d’une journée d’étude sur les hydrocarbures à l’attention de la presse pour revenir sur les critiques et la polémique suscitées par l’annonce de la décision d’exploiter le gaz de schiste.

Le ministère veut également faire de la pédagogie en direction des journalistes. Des experts, des spécialistes vont exposer les techniques de forage et les outils de préservation de l’environnement.  Youcef Yousfi a expliqué qu’il a semblé nécessaire pour le ministère de communiquer autour de l’énergie non conventionnelle. Mais le message est avant tout politique. « Il nous est apparu utile que ceux qui forgent les esprits et les intérêts du pays sachent ce qui se cache derrière les volontés de déstabilisation », explique le ministre en s’adressant aux journalistes. « Combien de guerres, de conflits et de tentatives de déstabilisation ont pour origine directe ou indirecte les hydrocarbures », lance Youcef Yousfi.

Le ministre affirme ne pas vouloir entretenir la polémique. Il assure que toutes les mesures sont prises en compte dans l’extraction du pétrole. Et il en sera de même pour le gaz de schiste, laisse-t-il entendre. « On nous accuse de ne pas avoir de modèle énergétique, ni de modèle de consommation. Or nous ne marchons pas au jour le jour. Nous travaillons pour les 20 et 40 prochaines années », explique le ministre.

« Nous n’aurons aucun problème dans les cinq ou dix années  à venir sauf un évènement majeur », insiste le ministre concernant la production de pétrole. Cependant, il apparait opportun aujourd’hui « d’introduire d’autres énergies comme le solaire ou l’éolien ». À ce titre, « il nait chaque jour de nouvelles méthodes », précise le ministre qui ajoute que l’exploitation du gaz de schiste est très mal connue. « D’ailleurs cette exploitation consomme moins d’eau que pour le pétrole », précise-t-il.

Le ministre fait le parallèle avec des pays développés comme les États-Unis et le Canada « qui exploitent le gaz de schiste et qui ne comptent pas revenir dessus ». Il interroge l’assistance sur les raisons pour lesquelles la France n’a pas abandonné le nucléaire. « Tout le monde a relevé que la France avait abandonné l’idée d’exploiter le gaz de schiste mais pourquoi n’abandonne-t-elle pas le nucléaire ? Fukushima a été bien plus dangereux que les forages connus de gaz de schistes », souligne Youcef Yousfi. Le ministère invite les journalistes à une journée de visite, demain, sur le site de Hassi Messaoud.

 


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