Reportage : que valent ces nouvelles marques qui remplissent nos magasins ?

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De nouvelles et nombreuses marques locales peuplent les rayons des magasins algériens. Des détergents, des jus de fruits, des biscuits, des pâtes alimentaires, des eaux minérales, du lait, du yaourt, des fromages, de la confiture; autant de produits fabriqués localement et proposés à des prix compétitifs aux cotés des grandes marques connues.

Les clients regardent les prix

Dans un magasin de la rue Pasteur, dans le centre-ville d’Alger, les étagères sont remplies de plusieurs marques de biscuits  inconnues, qui proviennent, généralement, de la ville de Sétif. Certaines marques ont réussi à se faire une place sur le marché, grâce à des prix bas, qui attirent les consommateurs. « Les clients cherchent souvent des produits à un prix abordable. Ces marques auxquelles ne sont pas habitués les consommateurs se vendent bien, car elles sont à des prix très compétitifs », explique un commerçant.

Un paquet de biscuit au chocolat est affiché à 30 DA, soit moitié prix qu’un produit d’une marque locale connue. Pour un produit importé, le prix s’envole à 450 DA. Pour les clients à bas revenus, le choix est vite fait. Une cliente rencontrée sur place affirme que ça lui arrive souvent d’acheter des marques dont elle n’a jamais entendu parler. « Ce n’est pas excellent, mais ce n’est pas non plus mauvais, et on ne peut pas se permettre tout le temps des marques connues vu les prix assez élevés », explique-t-elle.

Des prix attractifs

Au rayon café, à côté des marques habituelles, une dizaine de marques qui proviennent de tout le pays sont alignées. Au client de choisir. La différence de prix est entre  5 à 30 DA. Pour les clients, ça compte. Et puis, certains veulent découvrir de nouveaux produits. « Franchement, entre les marques connues et les autres, je ne vois aucune différence », affirme Noura, mère au foyer qui vient d’acheter un paquet de café fabriqué à Tizi-Ouzou. Elle estime que les marques sont juste un phénomène de mode et que la qualité est souvent médiocre. « Je préfère essayer. Peu importe la marque, l’essentiel c’est d’être satisfait », juge-t-elle.

Pour les produits inconnus, le commerçant résume son introduction sur le marché. « Nous prenons d’abord une petite quantité du produit sans le payer. Nous payons, par la suite, quand la quantité est vendue. Au bout d’un mois, voire deux, si le produit se vend bien, alors on fait des commandes, sinon on arrête de le commercialiser », explique-t-il. Une stratégie marketing simple et très peu coûteuse qui repose essentiellement sur la réaction du client. Et sur la qualité des produits emballés dans les boites et les cartons portant de nouvelles marques, le commerçant répond : « C’est le client qui décide d’acheter tel ou tel produit. Nous regardons l’offre et la demande sur un produit pour l’acheter », dit-il.

Produits non conformes

Contacté par TSA, Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection des consommateurs (Apoce) explique que certains nouveaux produits « ne sont pas conformes à la législation algérienne. Plusieurs marques ne sont pas étiquetées, et les ingrédients utilisés ne sont pas mentionnés sur l’emballage », regrette-t-il.

Fuir le fisc

Selon Zebdi, plusieurs produits sont suspicieux d’autant plus qu’on ignore tout de leur provenance. « Les produits fabriqués par des PME, travaillant dans les règles, sont généralement de bonne qualité.   Le problème réside dans les produits qui proviennent de l’industrie informelle », explique-t-il, ajoutant que des produits ne sont pas répertoriés et les adresses figurant sur leur emballage  sont fausses. « C’est une manœuvre afin de fuir les impôts et le fisc », juge-t-il, définitif.


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