Communiqué de presse : plaidoyer pour une nouvelle démarche de redynamisation de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie

L’évolution du rôle des chambres de commerce et d’industrie en Algérie est naturellement liée à celle de l’économie du pays.

Dans les années 1960/1970 et jusqu’au milieu  des années 1980, le système d’économie centralisée a laissé peu de place à l’expression des intérêts des entreprises privées et celles-ci n’avaient donc aucun pouvoir de représentation au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie qui ne constituait qu’une structure dépendant totalement du Ministère de Commerce.

A partir de 1987, des aménagements ont été introduits à travers la transformation du statut des Chambres de commerce d’EPA en EPIC, ce qui leur donne une relative autonomie financière et une ouverture en matière de gestion (Conseil d’administration, Président élu parmi les membres qui cotisent…).

Cependant, l’emprise de l’administration  est demeurée très forte sur le fonctionnement des Chambres malgré les évolutions encore plus libérales qui ont eu lieu dans les années 1990 dans le cadre des réformes structurelles conduites alors dans le système économique et commercial.

Depuis cette période, l’Algérie s’est engagée dans un processus de transformation fondamentale du système de gestion de son économie. Ce processus implique :

–         D’une part, le développement de capacités compétitives, d’innovation technologique et de dynamisme créatif au sein du système productif national ;

–         D’autre part, le développement de méthodes de travail nouvelles, de ressources, de structures, de mécanismes consultatifs et d’arbitrage, de moyens technologiques et de systèmes de gestion de l’information industrielle et commerciale appropriées, de nature à faciliter l’intégration réussie de l’économie nationale dans l’économie mondiale, intégration dont le processus a commencé et qui est irréversible.

A cet égard, les Chambres de Commerce et d’Industrie apparaissent comme des outils tout à fait indispensables pour stimuler les initiatives de création d’entreprises, assurer un accompagnement adéquat avant et après la création d’entreprises et favoriser leur pérennité. Dans cet ordre de préoccupation, les Chambres de commerce doivent :

–         Assurer la promotion des entreprises et défendre leurs intérêts ;

–         Jouer un rôle d’intermédiaire important entre les entreprises et les institutions publiques ;

–         Favoriser et accompagner le développement des entreprises à l’international.

Au total,le nouveau contexte national et mondial dans lequel doitdésormaisse mouvoir et se développer l’entreprise algérienne commande une redynamisation en profondeur de cet outil indispensable pour l’accompagnement du développement économique national que constituent les Chambres de Commerce et d’Industrie.

Cette redynamisation appelle  la fixation d’objectifs clairs assortis de critères et de procédures d’évaluation concernant la réalisation des objectifs. La Chambre nationale et les Chambres régionales se trouvent aujourd’hui confrontées à cette urgence absolue d’avoir à prendre en charge rapidement leur redynamisation parce que ces structures sont appelées à jouer un rôle croissant dans le processus de mondialisation de plus en plus marquée dans lequel doit s’inscrire notre économie nationale.

Ce sont en effet ces structures qui peuvent contribuer au remodelage efficace du système productif national par un travail adéquat d’approfondissement de la coopération avec les autres systèmes productif au niveau mondial, par la constitution de partenariats, le développement de complémentarités.

Plus précisément, il s’agit de repositionner la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie en tant qu’intermédiaire incontournable entre les opérateurs économiques et les pouvoirs publics, de consolider ses acquis organisationnels, de renforcer la crédibilité de l’institution auprès des opérateurs économiques algériens et des pouvoirs publics en affirmant et en assumant son rôle de manière visible à travers les volets d’action suivante :

1- Développer la communication de la Chambre. En effet, malgré l’activité intense que déploie la Chambre qui organise chaque année au profit des entreprises de multiples rencontres d’information et d’études sur l’actualité économique, celles-ci ne sont pas suffisamment médiatisées. Pour se faire et pour redynamiser davantage la CACI, il  conviendrait d’envisager la  mise en place d’un réseau Intranet reliant cette institution avec l’ensemble des Chambres de commerce et d’industrie régionales pour  assurer davantage d’interactions entre celles-ci et la Chambre nationale. Dans le même ordre de préoccupation, Il convient également d’œuvrer à assurer la plus large communication avec le grand public à travers les réseaux sociaux pour créer une proximité et une présence dans la société.

2- Instaurer des commissions au niveau local pour recueillir les propositions des opérateurs économiques sur toutes les questions qui ont trait à leurs activités. Il s’agit, d’une part, d’assurer une présence de proximité permanente avec les opérateurs économiques afin de recueillir, de façon continue, sur le terrain, leurs propositions sur toutes les problématiques vécues et d’autre part, de proposer des solutions qui seront soumises aux pouvoirs publics. Il s’agit également de créer un véritable débat inclusif entre tous les opérateurs sans exclusion, ce qui permettrait à la Chambre de commerce de devenir un acteur incontournable dans la vie économique et ainsi lui permettrait à l’avenir grâce à sa force de frappe d’être associée aux rencontres entre le Gouvernement et les opérateurs à l’instar des rencontres tripartites.

3- La Chambre de commerce et d’industrie doit jouer un rôle plus actif en s’impliquant davantage dans les grandes questions économiques telles l’accession de l’Algérie à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Il s’agit pour la Chambre de mieux maîtriser les règles de cette organisation en en expertisant les nombreux accords, de conduire des actions permanentes de vulgarisation pour en expliquer la teneur aux opérateurs économiques, d’exprimer son avis sur toutes les questions y afférentes et de recueillir les points de vue et les propositions des opérateurs économiques sur l’ensemble des aspects qui comportent un impact sur leurs activités.

4- Le quatrième volet de l’action de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie, dans sa démarche de redynamisation, doit porter sur la nécessaire décentralisation des débats qu’elle organise afin d’y faire participer tous les opérateurs sur l’ensemble du territoire national.  La CACI doit pouvoir permettre l’expression de tous les opérateurs économiques algériens, quelle que soit leur région d’implantation et doit les représenter et porter toutes leurs propositions comme elle doit pouvoir être partie prenante dans les décisions relatives à l’activité économique du pays. La Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie doit enfin encourager la prise d’initiative et encourager les activités visant à promouvoir les spécificités régionales.

5- Le cinquième volet de la nouvelle démarche visant la redynamisation de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie portera sur des actions ciblant la jeunesse, les jeunes ceux qui se lancent dans l’activité économique. Il s’agira d’utiliser les plateformes telles que l’ANSEJ, l’ANGEM et les faire adhérer à la CACI. Il s’agira également de mettre en place un service « Conseil et orientation » pour accompagner les jeunes promoteurs d’activités économiques ; ce Conseil aura notamment pour orientations de :

–   Mener des actions de sensibilisation à l’environnement économique et la création

d’activité ;

–   Décrypter les offres de financement de projets ;

–  Mener des actions de communications qui ciblent les jeunes de manière spécifiques ;

–   Valoriser la base de données (statistiques sur les marches) et les rendre accessible aux

porteurs de projets, et ce sur différents supports;

–   Organiser l’appui d’experts pour accompagner les jeunes promoteurs d’activités ;

–   Envisager des partenariats public/privé et en organiser la conclusion ;

–   Créer des passerelles entre les universités et les entreprises.

Cette démarche visant à redynamiser les Chambres de commerce (tant la Chambre nationale que les Chambres régionales) va bien sûr induire un élargissement conséquent de leurs programmes de travail. En conséquence, il sera nécessaire de renforcer leurs capacités de gestion ; Il sera nécessaire, pour le Conseil d’administration, d’assumer ses missions de manière plus active. Ce Conseil devra notamment veiller à assurer la cohésion et le contrôle de l’action des Chambres.

Rencontre avec les Cci de l’Est : Discours de Mr ML BENAMOR 

Essalem alaikoum

Chers confrères et amis,

Comme vous le savez tous, j’ai pris la décision d’être candidat à la présidence de la CACI.

Cette décision est venue après une longue réflexion et beaucoup de consultations.

Une telle décision ne se prend pas à la légère ou sur un coup de tête car je veux être clair avec vous : je veux faire de la chambre de commerce une institution forte centrée sur sa mission principale c’est-à-dire représenter les intérêts des entreprises commerciales, industrielles et de service auprès des pouvoirs publiques

Bien sûr, ce ne sera pas facile.

Aujourd’hui, plus que jamais, l’immobilisme nous est interdit.

Notre Institution, en ordre de marche, devra de nouveau rapidement se faire entendre et se repositionner comme la maison de tous.

Nous ne remettrons pas à demain les grandes décisions et je veux que notre équipe d’élus soit celle qui permettra à la CACI d’entamer une vraie  modernisation et d’être en phase avec les exigences de la dynamique de développement que connait notre pays.

Les grands dossiers sur lesquels nous nous mobiliserons seront nombreux.

Je citerai trois grands dossiers qui constituent à mon sens une priorité absolue : la relance de l’industrie, l’amélioration du climat des affaires, l’appui et le conseil aux entreprises. Chacun de ces dossiers, chacune de ces actions, auront une incidence sur la vie des entreprises, sur leur essor.

Nous mettrons particulièrement l’accent sur la proximité et la présence et le soutien aux entreprises, aux quatre coins de notre pays, notamment dans les wilayas qui accusent un retard dans la prise en charge des préoccupations des chefs d’entreprises.

Nous devons travailler dans l’unité à des projets communs sur le long terme et refuser toute forme de division partisane ou d’expression d’intérêts personnels, car rien ne serait plus contraire au développement de notre institution.

En claire je souhaite impliquer les régions, de la plus petite à la plus grande. Notre dynamique doit concerner nos 48 wilayas. Notre force est dans toutes nos régions sans exceptions et pas uniquement dans quelques centres urbains.

Ma vision est de parvenir à une solidarité entre les chambres,

Et une meilleure communication entre nous: Je veux créer une véritable passerelle de communication avec une stratégie claire.

Je veux également consacrer une place particulière aux jeunes entrepreneurs, je veux les impliquer dans les activités de la chambre et je veux les appuyer par des actions de conseil et d’accompagnement.

Il faut aussi savoir que nous avons des devoirs et des obligations auxquelles nous devons nous conformer :

– Le respect du consommateur en premier, gagner la confiance du consommateur afin d’avoir une meilleure proximité.

– Le respect des règles du marché, et transformer certaines pratiques qui malheureusement ternissent  l’image de nos entreprises et affectent notre environnement économique.

Je viens aujourd’hui vous proposer mon plan d’action, et je suis ouvert à toute proposition. On peut en discuter, en débattre en toute liberté.

Votre expérience et votre savoir-faire nous permettrait d’arriver aux résultats que nous souhaitons.

Par ailleurs, je m’engage à faire un bilan d’étape annuel.

Je souhaite terminer par vous dire que mon engagement est total pour faire avancer nos idées et mon ambition est grande pour faire des CCI l’acteur économique des wilayas, des régions et de la chambre Algérienne de commerce et de l’industrie le partenaire des pouvoirs publiques dans toutes décisions qui concernent le devenir de nos entreprises.

W.Churchul disait que “ La responsabilité est le prix à payer du succès ”.

Je vous le dis aujourd’hui : assumons tous notre responsabilité pour le succès de nos entreprises…pour le succès de notre pays.


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