Investissements en Algérie : les États-Unis critiquent à nouveau la règle 49/51

Le conseiller commercial auprès du Département américain du commerce pour le Maghreb, Douglas Wallace, a évoqué ouvertement ce mercredi 21 mai les obstacles à l’origine de la faiblesse des investissements hors hydrocarbures en Algérie. Parmi ces obstacles figure notamment la règle 49/51, relative à l’investissement étranger et qui oblige les intérêts algériens à être majoritaires dans tout projet impliquant des étrangers.

« La règle 51/49% régissant les investissements étrangers n’incite  pas les entreprises étrangères à venir investir en Algérie », a-t-il observé, même s’il considère que cette condition est « justifiée » dans les secteurs stratégiques comme le pétrole. « Le problème en Algérie est que le gouvernement a généralisé l’application de cette mesure à tous les secteurs », a-t-il dit, lors d’un point de presse, selon des propos repris par l’APS. C’est la deuxième fois qu’un haut responsable américain critique ouvertement la règle 49/51, après l’ambassadeur US Henry S. Ensher dans l’interview qu’il a accordée à TSA le 8 mai dernier.

Autres obstacles invoqués : instabilité de la législation économique, difficultés pour rapatrier les dividendes et absence de la protection des droits de la propriété intellectuelle. Dans ce contexte, il a exprimé le souhait des États-Unis d’ouvrir des discussions d’ici la fin de l’année en cours avec l’Algérie sur l’accord-cadre pour le commerce et l’investissement (TIFA), signé par les deux pays en 2001. « Nous voulons travailler avec le gouvernement algérien pour fixer une date en vue de tenir des discussions dans le cadre de l’accord TIFA […] que les États-Unis concluent avec ses partenaires commerciaux stratégiques et qui devrait instaurer un dialogue économique annuel entre les deux pays », a-t-il dit.

« Les discussions qui seront engagées à cet effet devraient aider à promouvoir l’investissement et le commerce entre l’Algérie et les États-Unis et à aplanir les difficultés qui peuvent freiner leur développement », a-t-il ajouté. Selon le responsable américain, les « premières discussions qui seront engagées, probablement, à la fin de l’année devraient apporter des réponses aux préoccupations américaines concernant l’investissement en Algérie ».

Conscient probablement de la portée de ses critiques, ce responsable a toutefois tempéré, de façon diplomatique. « Je ne suis pas venu réclamer, je suis un ami de l’Algérie. Nous voulons travailler avec le gouvernement algérien pour apporter des solutions à ces problèmes ».

Les États-Unis sont le 8e client de l’Algérie et leur 6e fournisseur. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 1,26 milliard de dollars durant le premier trimestre 2014, selon les statistiques des Douanes algériennes. En 2013, les exportations américaines vers l’Algérie ont enregistré un record, jamais atteint, se chiffrant à 2,3 milliards de dollars, alors que ses importations étaient de 4,8 milliards de dollars, selon les chiffres du Département américain du commerce.

 


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