Entre gaz de schiste et plan quinquennal, la diversification de l’économie attendra

économie

Une promesse et des moyens pour la concrétiser. L’Algérie va lancer un troisième plan quinquennal qui s’étalera de 2015 à 2019. Il viendra s’ajouter aux deux précédents plans (2005-2009 et 2010-2014) qui ont englouti des centaines de milliards de dollars dans des projets d’infrastructures, dont une partie a servi à alimenter les circuits de la corruption. Depuis 2005, l’Algérie n’a pas vraiment avancé grâce à ces plans conçus selon les vues d’un autre âge. Ils ont, bien au contraire, renforcé une économie de rente et permis l’enrichissement illégal de hauts responsables et de chefs d’entreprises véreux.

Le nouveau plan quinquennal annoncé, ce mercredi 21 mai, en Conseil des ministres n’est pas porteur de promesses meilleures pour l’Algérie. En annonçant le programme quinquennal 2015-2019, le président Bouteflika a donné son feu vert à l’exploitation du gaz de schiste, un projet très controversé qui suscite des inquiétudes légitimes. Des inquiétudes qui ne se limitent pas aux aspects écologiques. Pour l’Algérie, cette autorisation est aussi une manière de renvoyer aux calendes grecques la perspective d’une diversification de l’économie et d’une réduction de notre dépendance à l’égard des hydrocarbures, réclamée par les économistes et les patrons d’entreprises dont les projets d’investissements sont bloqués. L’Algérie mise sur les hydrocarbures non conventionnels pour préparer l’après-pétrole.

L’Algérie a certes besoin d’un plan de développement. Mais le Président s’est trompé d’objectifs. Les projets d’infrastructures sont nécessaires. Mais le pays a aussi besoin de se développer dans d’autres domaines, à commencer par le numérique et le savoir en général. Le gouvernement aurait pu imaginer un plan d’action destiné à autre chose qu’enrichir davantage ceux qui ont profité des précédents plans quinquennaux. Mais le communiqué du Conseil des ministres ne contient aucune référence à des projets dans des domaines qui pourraient propulser l’Algérie et réduire ses nombreuses dépendances à l’égard de l’étranger. Cela aurait été le véritable patriotisme économique longtemps vanté par nos dirigeants.

 


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