Croissance, baisse de l’inflation, affaiblissement financier : les chiffres contrastés de l’Algérie vus par la Banque africaine de développement

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La Banque africaine de développement a publié, ce lundi 19 mai, son étude concernant les perspectives de développement économique et dresse un tableau en demi-teinte de la situation algérienne.

Ainsi, selon ses analystes, « l’économie algérienne a enregistré, en 2013, une croissance réelle estimée à 3%, tirée essentiellement par la demande intérieure, dont l’investissement public. Cette performance a été réalisée dans un contexte de décélération de l’inflation, ressortie à 3.3%, grâce aux efforts des autorités algériennes pour maîtriser la liquidité monétaire, contenir l’expansion de la demande de biens et services et accroître l’offre ».

« Même si elle reste solide, la position extérieure de l’Algérie a commencé à présenter des signes d’essoufflement au cours de l’année 2013. L’excédent de la balance courante s’est ainsi contracté à 1.2 % du PIB (contre 5.9 % du PIB en 2012), sous le double effet d’une baisse des exportations et d’une hausse des importations. Toutefois, les réserves extérieures de change restent toujours confortables (196 milliards USD à fin 2013, soit plus de 3 ans d’importations) et l’endettement extérieur faible (3.2 milliards USD à fin 2013, soit 1.5 % du PIB) ».

Les analystes estiment que « le groupe Sonatrach, fleuron de l’industrie algérienne, domine les échanges et les chaînes de valeur mondiales. Intervenant dans le secteur des hydrocarbures, elle est la première entreprise d’Afrique, avec environ 100 milliards USD de chiffre d’affaires consolidé en 2013 ».

Par ailleurs, après une stabilité autour de 10 %, entre 2010 et 2012, les rapporteurs notent que le chômage a baissé jusqu’à 9.8%. L’inflation a été contenue à 3.3% en 2013 ; ce qui représente une baisse notable par rapport aux 8.9% enregistrés en 2012. « Cette décélération de l’inflation, qui ramène la dynamique des prix à son niveau d’avant 2012, est le résultat conjugué d’une politique monétaire prudente, de la consolidation budgétaire, mais aussi des actions des pouvoirs publics destinées à maîtriser et à améliorer les circuits de distribution des biens de grande consommation », note la BAD.

La Chine est, désormais, le premier fournisseur de l’Algérie, représentant 12 % des importations algériennes contre 11.4 % pour la France, devant l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, note le rapport de la BAD. « Quant aux exportations, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni et la France occupent les premières places, alors que les États-Unis, à la 1ère place en 2012, sont désormais au 6e rang.

Les perspectives pour 2014 font état d’une reprise de la production des hydrocarbures et d’une augmentation des dépenses publiques (+11.3%), destinées surtout à l’investissement afin de soutenir la demande intérieure. Dans ce contexte, la croissance attendue est de 4.3%, assortie d’une inflation de 4.2% ».

En fin de compte, pour les analystes de la BAD, « l’analyse des chaînes de valeur mondiales (CVM) met en lumière le fait que les réformes et le démantèlement du secteur industriel public ont abouti à une privatisation des actifs, une substitution des importations à la production nationale, une faible productivité et un développement du secteur informel. Pour rompre avec cette dynamique, les autorités algériennes ont amorcé, en 2013, une politique encadrant la relance et l’intégration industrielles des filières avec pour objectifs l’augmentation et la diversification de la production nationale ainsi que la création d’emplois ».


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