Les promesses d’ouverture contredites par les faits

Ahmed Ouyahia a adressé, jeudi, aux partis et personnalités politiques une série de propositions dans le cadre du processus de révision de la Constitution. Des consultations seront menées par le chef de cabinet du président Bouteflika à partir du début juin en vue d’améliorer le document. Les partisans du Président assurent, depuis jeudi, le service après-vente en promettant plus d’ouverture démocratique et davantage de libertés pour les Algériens grâce à la nouvelle Constitution qui devrait être adoptée à l’automne.

Mais les derniers événements démentent déjà ces promesses d’ouverture et de liberté. Ce matin, l’Algérien Mohand Kadi et le Tunisien Moêz Bennacir, deux jeunes interpellés le 16 avril à proximité d’une manifestation du mouvement Barakat à Alger, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Sidi M’hamed. Les deux jeunes ont passé plus d’un mois en détention provisoire.

Certes, les juges n’ont pas suivi le Parquet qui avait requis une peine d’un an de prison ferme. Mais la peine est lourde et semble injustifiée au regard des faits, peu précis, qui leur sont reprochés. D’ailleurs, le collectif pour la liberté de Mohand et Moêz considère, dans un communiqué, « que cette décision condamne deux innocents arrêtés et jugés arbitrairement tel que le collectif d’avocats l’a brillamment démontré lors du procès du 11 mai 2014 ».

Le pouvoir ne peut pas tenir en permanence un double discours. D’un côté, des promesses d’ouverture et de l’autre la répression de toutes les manifestations en faveur de la liberté et la démocratie. Ce double discours donne raison à l’opposition qui a décidé de boycotter les consultations sur la révision de la Constitution.


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