Lâché par sa direction après une plainte du Maroc, le journaliste espagnol d’El País, Ignacio Cembrero, démissionne

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Attaqué par le Maroc et lâché par sa direction, Ignacio Cembrero, reporter du quotidien espagnol El País, a démissionné, rapporte ce jeudi 08 mai le quotidien français Libération.

Ignacion Cembrero, un des meilleurs spécialistes du Maghreb au quotidien espagnol, explique les raisons de sa démission et dénonce le fait que sa direction ne l’ait pas soutenu. « Après près de trois décennies à El País, je quitte le journal suite à des désaccords avec la direction. Elle ne m’a pas soutenu depuis que le Premier ministre du Maroc a porté plainte contre moi pour apologie du terrorisme », dit-il.

En février, la direction d’El País a décidé de muter Cembrero dans un autre service pour ne plus couvrir le Maroc. C’est ce journaliste qui a révélé l’affaire « Galvan », ce pédophile espagnol qui a violé onze enfants marocains, condamné à 30 ans de prison, puis gracié par erreur par le roi Mohamed VI, qui avait provoqué de violentes manifestations dans le Royaume.

Joint par Libération, le journaliste explique : « Je n’aurai pas pensé que ma carrière puisse se terminer de cette façon-là. Je me considère trahi par la direction sortante de mon journal ».

Le Maroc avait déposé, le 20 décembre 2013, une plainte contre Ignacio Cembrero  pour « apologie du terrorisme ». La plainte a été déposée après que Cembrero ait publié sur son blog, hébergé par El País, une vidéo d’Aqmi menaçant le Maroc.

Le journaliste marocain, Ali Anouzla, avait été arrêté le 17 septembre à Rabat pour avoir placé, sur la version arabophone du site d’informations « Lakome », un lien vers la même vidéo. Il a été inculpé pour « aide matérielle, apologie et incitation au terrorisme. Suite à une campagne de mobilisation au Maroc et à l’étranger, Ali Anzoula a été remis en liberté provisoire un mois plus tard. Ignacio Cembrero avait fait remarquer que la même vidéo est « toujours visible sur un certain nombre de sites », sans pour autant que « le Maroc ne porte plainte contre eux ».


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