Une campagne dure ? Quand le ministre de l’Intérieur Belaiz contredit Bouteflika

61631

Ce furent deux moments forts de la campagne électorale. Le Président-candidat prenait la parole pour dénoncer la violence de la campagne électorale. Devant le ministre des Affaires étrangères espagnol, tout étonné d’être ainsi pris à témoin, et devant le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, Bouteflika avait tonné contre une « campagne très dure » et dénoncé « des appels à la violence et des comportements pas démocratiques ».

C’était à cinq jours du scrutin, et les observateurs avaient noté les propos de Bouteflika qui fustigeait « le terrorisme à travers la télévision ». En ligne de mire, Ali Benflis et ceux qui empêchaient les partisans du candidat Bouteflika de se réunir ici où là. Cette dramatisation de la campagne avait eu pour effet d’inquiéter un peu plus les Algériens et de stigmatiser le concurrent du Président.

Mais la parole d’Abdelaziz Bouteflika ne valait pas grand-chose. C’était juste des effets de tréteaux aux allures d’effets de manche lancés depuis son fauteuil. Le Président s’était, en cette occasion, mué en candidat si l’on s’en tient aux propos de son ministre de l’Intérieur Tayeb Belaiz. Celui-ci a, au contraire, salué, ce vendredi, « une campagne électorale qui s’est déroulée dans de bonnes conditions », à l’exception de quelques incidents qu’il semblait minimiser. Belaiz a parlé d’une compétition loyale entre les différents candidats et une classe politique qui a atteint un niveau de conscience éloigné de la violence.

Alors qui dit vrai ? Bouteflika candidat ou Belaiz ministre de l’Intérieur ? Le président a-t-il cherché à influencer les choses de manière indue, à peser avec des arguments fallacieux sur le cours de la campagne ? En tous cas, il est heureux que le ministre de l’Intérieur salue une campagne en forme de compétition loyale. Les résultats proclamés ont, depuis, tout emporté, même les manipulations présidentielles.


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici