Benflis a-t-il menacé les cadres de l’État comme le prétend Bouteflika ?

À quatre jours du scrutin, le ton monte entre le président sortant, Abdealziz Bouteflika, et son principal rival à la présidentielle, Ali Benflis. La direction de campagne de Bouteflika et le candidat lui-même ont accusé Benflis de « terrorisme à travers la télévision » et d’être derrière les violences qui ont émaillé les meetings des partisans de Bouteflika dans plusieurs wilayas. Benflis et la direction de sa campagne n’ont pas tardé à réagir à ces accusations qu’ils ont qualifiées d’« erronées » et d’« infondées ».

Sur les réseaux sociaux, certains internautes pensent que c’est la peur qui fait réagir Bouteflika et son staff. « Il sent sa fin approcher à grands pas », note Vino. Sur Twitter, Hchawhalna partage le même avis.

 

Le blogueur Baki 7our Mansour souligne que Benflis fait trembler le clan de Bouteflika.

 

Un bon nombre de Facebookeurs et de Twittos ont souligné le fait que Bouteflika parle au ministre espagnol des problèmes de la campagne électorale. Abdelkrim trouve irresponsable la démarche de Bouteflika : « Ça devient pathétique de pire en pis ! Et même si c’était fondé, déballer des affaires internes à un étranger et le prendre à témoin, c’est de l’irresponsabilité ». Pour Kaostyk, « ce que Bouteflika a fait hier avec le ministre espagnol peut être considéré comme haute trahison ». Sur Twitter, le chroniqueur du Soir d’Algérie, Hakim Laâlam trouve que Bouteflika délire.

 

Pour Dady, ce n’est pas Bouteflika qui a peur, mais Benflis. « C’est bien le contraire. C’est Benflis qui panique par sa violence », a-t-il expliqué. Debi ne croit pas qu’un conflit oppose Bouteflika à Benflis et souligne : « C’est de la poudre aux yeux.  Ne Soyez pas naïfs, Benflis est l’allié de Bouteflika, s’il présentait un réel danger pour le pouvoir, croyez-moi, il ne se serait même pas présenté ».

Toute la polémique a commencé après le passage du candidat Ali Benflis à l’ENTV dans une émission durant laquelle il a répondu aux questions de plusieurs journalistes. Mais Benflis a-t-il vraiment appelé à la violence ?

Benflis a déclaré lors de cette émission : en cas de fraude, « je ne vais pas me taire. Les millions d’Algériens qui me soutiennent ne vont pas accepter qu’on leur dérobe leur droit ». Mais sans préciser comment il comptait réagir en cas de défaite. Il a tenu à préciser qu’en 2004, il n’a pas été vaincu et que « le vainqueur en 2004 n’était pas le vrai vainqueur. Le vainqueur en 2004, c’était la fraude et la perdante était la démocratie ».

À la fin de l’émission, il a appelé le peuple algérien à voter massivement avant de le mettre en garde contre « ceux qui ont l’habitude de dérober la parole du peuple et ont l’habitude de voler sa volonté ». Il appelle également le peuple à prendre ses précautions et à ne pas accepter la fraude, car « la fraude est haram, l’usage de faux est haram et la politique de la fraude est haram. ». À la fin, il s’adresse « aux walis, aux chefs de daïras et aux chefs de communes », pour leur dire : « Vous avez des familles, prenez soin de vos familles ».


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