Saïd Sadi sur Berbère TV : « Une Kabylie prospère, c’est un message de démocratie … »

Dans un entretien accordé à Berbère Télévision, fin mars, Saïd Sadi a évoqué l’élection présidentielle du 17 avril prochain en Algérie, de la transition, de la Kabylie mais aussi de l’officialisation de Tamazight.

Sur la Kabylie, et dans le cadre de la campagne électorale qui a débuté le 23 mars dernier, M. Sadi pointe du doigt « la politique à laquelle a recours l’État algérien en Kabylie » mais aussi le fait que les « proches de Bouteflika », qu’il a qualifié « de gens de sa région (Tlemcen, NDLR) » aient recours aux moyens de l’État pour faire campagne pour le président sortant Abdelaziz Bouteflika, bien que la loi l’interdise. « En Kabylie, comme d’habitude avec ce pouvoir, le terrain a été préparé pour qu’elle se révolte pour ensuite nous faire porter le chapeau », estime M. Sadi.

Évoquant l’élection présidentielle de 2004, il affirme qu’elle a été « faite par le DRS ». Une situation, qui, affirme-t-il, est appelée à se répéter encore aujourd’hui, avec l’élection présidentielle du 17 avril prochain.  En 2004, « c’est le DRS qui a annoncé le résultat (de l’élection présidentielle) et on est en train de repartir exactement vers le même processus », selon lui. Bouteflika « a transformé même le gouvernement en comité de campagne ».

 « L’État n’est pas un État »

« Durant cette dernière année (2013), l’État a dépensé des milliards. Ces sommes ont été dépensées hors budget pour garantir leur pérennité dans le système ». Et de poursuivre : « Ils disent celui qui ne s’agenouille pas devant nous sera déclaré ennemi de l’État, et maintenant, ils en sont allés jusqu’aux insultes ». À la question de savoir si l’Algérie requiert d’aller vers la transition et si l’idée d’une deuxième République pouvait être abordée, le Dr. Sadi répond : « Dans l’état actuel des choses, on ne peut pas faire de la politique en Algérie, parce qu’en premier lieu, l’État n’est pas un État, mais il est devenu un parti qui sert un individu (…) ».

Officialisation de Tamazight 

S’agissant de l’officialisation de la langue Tamazight, pour Saïd Sadi, « l’actuel pouvoir ne le permettra jamais ». Et pour cause, a-t-il argumenté : « Une Kabylie prospère, c’est un message de démocratie et de progrès et cela risque de contaminer l’ensemble du territoire ».

Grâce au progrès technologique, notamment l’Internet, les jeunes donnent l’espoir d’un changement, selon lui. « Aujourd’hui grâce à Internet, les jeunes sont en train de se réorganiser et l’espoir viendra de la jeunesse parce qu’elle est consciente », a-t-il assuré, ajoutant que « c’est ce qui permet actuellement de remobiliser nos forces à la faveur de la question de Tamazight ».


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