Mouloud Hamrouche : « L’armée n’a pas choisi de candidat » pour la présidentielle

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L’armée n’a pas choisi son candidat pour l’élection présidentielle du 17 avril, a déclaré Mouloud Hamrouche dans un entretien publié, ce lundi 24 mars, par les quotidiens El Khabar et El Watan.

L’armée « a été forcée de maintenir le statu quo. Nous sommes dans l’impasse », a affirmé l’ancien chef du gouvernement (1989-1991). M. Hamrouche est revenu sur les conditions qu’il avait posées en 1995 pour se porter candidat à la présidentielle de 1996. « Il y a une déclaration au moment où  Zeroual avait appelé, en 1995, à une élection présidentielle, j’ai été approché pour être candidat. J’avais posé trois conditions. Je ne serai jamais contre le candidat de l’armée, je ne serai jamais candidat à une élection où les résultats sont établis d’avance et je ne serai pas candidat contre Zeroual s’il se présente », argumente-t-il.

Et l’ancien chef du gouvernement de lever le voile sur un épisode mal connu de sa politique : « certains, à dessein, ont retenu juste la première condition en faisant croire à l’opinion publique que si l’armée m’appelle je serai candidat », dit-il dans ce sillage.

Le 17 février, M. Hamrouche avait annoncé qu’il n’est pas candidat à la présidentielle et avait appelé l’armée à intervenir pour sauver l’Algérie de l’impasse. M. Hamrouche nie également le fait qu’il soit approché par le cercle présidentiel et par le DRS pour occuper le poste de vice-président et soupçonne « les cercles proches du pouvoir d’être derrière cette rumeur ».

Prêt à jouer un rôle, bien qu’il ne soit pas candidat à la présidentielle, Mouloud Hamrouchese dit prêt pour s’engager à jouer un rôle dans la transformation du système. « Personnellement, je suis prêt à apporter ma contribution en terme de réflexion et d’implication », explique-t-il.

À la question de savoir si l’armée est entrainée dans des luttes pour se maintenir au pouvoir à l’occasion de cette présidentielle, Hamrouche, répond : « Nous sommes à un risque majeur, c’est dans ce sens que j’avais invité l’armée à ne pas s’impliquer dans le choix des hommes. Ce type de crise touchera la discipline et l’image de l’armée altérera son rapport à la société ». Il ajoute : « dans le même temps, la façade politique a cru qu’elle est autorisée à faire abstraction du projet national. Personne, aujourd’hui, n’a le discours sur le projet national. Y compris le chef d’État actuel ».

L’Algérie en danger, concernant l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika et sa candidature pour un quatrième mandat, Mouloud Hamrouche estime que « le problème ne se pose pas en terme d’être pour ou contre une quatrième mandature. Il y’a des problèmes graves qui se posent et d’autres qui vont se poser immédiatement après la présidentielle, avec ou sans quatrième mandat ». Selon lui, des menaces guettent le pays : « Ces menaces viennent du risque de l’effondrement du système. Un système qui a atteint ses limites, qui ne peut plus se renouveler, ne peut plus gouverner dans la cohérence et la cohésion. Car, il n’est plus porteur du projet national ».

Mouloud Hamrouche a également regretté ce qui se passe à Ghardaïa. « Malheureusement, ce qui arrive est la conséquence de l’absence de gestion et un exemple édifiant sur les insuffisances de la gouvernance en Algérie de manière générale ».

Il a, en outre, salué la lettre de Liamine Zeroual qui a critiqué la suppression de la limitation présidentielle et appelé à un mandat de transition. « J’ai été heureux de voir l’ancien président de la République, Liamine Zeroual, exprimer la même inquiétude et préciser ce que devrait être le contenu de la future mandature », s’est-il réjouit.


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