Faut-il faire confiance aux jeunes diplômés de l’université ?

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Le partenariat entre les entreprises et l’université est une nécessité notamment avec la chute des prix du pétrole a estimé, ce mardi 7 avril, Kamel Moula, président du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI).

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En s’exprimant à la seconde édition du Forum université-entreprise organisé à la faculté de Blida, M. Moula a mis l’accent sur la nécessité d’établir une passerelle entre l’université et le monde économique.

Pour lui, la réussite du secteur industriel passe inévitablement par la réussite des universitaires. Un avis partagé par Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) qui a relevé l’importance d’établir une jonction entre le monde économique et le monde universitaire, en expliquant que les partenariats existants actuellement entre les deux pôles restent « insuffisants ».

Une qualité de formation qui ne correspond pas aux besoins des industriels

En marge de ce forum, nous avons interrogé des patrons sur la capacité des jeunes diplômés à intégrer directement le domaine du travail ? « Franchement, non ! », tranche un représentant de l’entreprise agroalimentaire SIM (pâtes alimentaires, semoule, farine). « On peine à trouver des universitaires qui correspondent à notre attente », ajoute-t-il.

Afin de pouvoir recruter de jeunes cadres, le groupe SIM a signé une convention avec le Ceimi pour chapoter plusieurs universitaires qui effectuent des travaux de recherches dans le domaine de l’agroalimentaire, ajoute-t-il.

Khadidja Djenandar est chef de produit senior et responsable du service marketing chez Faderco, une société spécialisée dans l’hygiène corporelle, avec 10 marques de produits et 1040 salariés. « Nous avons besoin de personnes expérimentées lorsqu’il s’agit de postes clés. On ne peut pas jouer avec la qualité de nos produits », nous répond-elle.

S’agit-il donc d’un manque de confiance ou de sous-estimation des compétences des jeunes diplômés ? « Il s’agit de problème d’expérience et non de compétence », répond Chabane Habiba, chargée de recrutement chez l’entreprise.  Quelle est donc la solution pour que les jeunes diplômés puissent avoir une chance ? « Nous sommes présents pour proposer aux intéressés des stages pratiques au sein de notre entreprise pour qu’ils puissent déjà s’imprégner », explique Mme Djenandar.

« Il faut croire en nos universitaires »

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Si certains ne croient pas vraiment dans les capacités de jeunes diplômés, ce n’est pas le cas du patron des patrons. « Tous vient de l’université : le savoir, le développement et même l’entreprise », explique à TSA Ali Haddad. Le président du FCE ne voit aucun déphasage entre la formation et la réalité du terrain. « On ne peut pas parler de déphasage, il y a une complémentarité. Le diplômé, une fois sur le terrain acquiert une expérience et développe ses capacités en ayant plus d’expérience et un savoir sur le terrain ». Selon le président du FCE, l’université algérienne est très performante et avance à pas de géant. « Le seul secret de la réussite est le travail. N’ayez pas peur d’avancer », lance Haddad à l’adresse des jeunes universitaires.

Abdelhak Benallegue

Abdelhak Benallegue, est le P-DG de Cash Assurance, un des sponsors du salon. Il se présente comme « un  fervent défenseur du rapprochement entre l’entreprise et l’université ».  « Il faut  encourager les jeunes diplômés car viendra le jour où ils devront prendre la relève », fait remarquer M. Benallegue. « Il ne faut pas exiger de ces étudiants de l’expérience, il faut leur  donner l’occasion d’intégrer une entreprise pour se former ».

Adel Abdelaziz, gérant de l’entreprise Vita jus, qui exporte ses produits vers plusieurs pays, dont la France, la Jordanie et le Sénégal, est du même avis. Pour lui les jeunes diplômés représentent un atout. « Nous avons un contact direct avec les étudiants, d’autant plus que  notre siège n’est pas loin de l’université de Blida », note-t-il. Parmi les 300 employés du fabriquant de jus, 60 à 65%  sont des jeunes, relève M. Abdelaziz.


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