Marc Trévidic est sur le départ. Le juge antiterroriste français, qui instruisait notamment l’enquête sur la mort des moines de Tibhirine, change de poste en septembre. Il devrait être nommé premier vice-président du tribunal de grande instance de Lille. Une promotion rendue obligatoire par un texte de 2001 qui précise que personne ne peut rester plus de dix ans d’affilée dans une fonction spécialisée.
La loi est probablement trop rigide, a estimé Marc Trévidic sur France Info : « Elle a été faite, pour se débarrasser de juges inamovibles qui ne seraient plus à leur place. Et c’est bien le problème de la loi : au bout de dix ans, vous vous débarrassez des bons comme des mauvais ! » Le même confie s’attendre à un « blues de l’antiterrorisme », mais n’exclut pas d’y revenir « dans deux ou trois ans. »
Dans L’Obs, la vice-présidente de l’Union syndicale des Magistrats trouve quant à elle « illogique à contraindre un juge d’instruction à partir au bout de dix ans, alors qu’il est chargé de dossiers très lourds et très compliqués. »
Marc Trévidic a fait ses débuts au parquet antiterroriste en 2000. Nommé juge d’instruction financier à Nanterre (Hauts-de-Seine) en 2003, il retourne au pôle antiterroriste de Paris en 2006 et hérite de l’affaire des moines de Tibhirine un an plus tard suite au départ de Jean-Louis Bruguière, qui instruisait jusque-là ce dossier. C’est aujourd’hui autour de Marc Trévidic de s’en aller. Le nom de son successeur n’est pour l’heure pas connu.
