L’âge d’or de l’import est révolu ! C’est le message passé ce matin par Abdelmalek Sellal en ouverture des Assises du Commerce Extérieur à Alger. Depuis le Palais des Nations, le Premier ministre a fixé un impératif : « rationaliser coûte que coûte et vaille que vaille nos importations », avant d’évoquer l’actuelle « déstructuration du commerce extérieur. »
« 4,63 milliards de dinars d’excédent de la balance commerciale, ça ne veut rien dire », a prévenu le même, notant que les exportations hors hydrocarbures ne représentent que 4,5 milliards de dinars : « C’est à peine 25% de ce que nous importons en biens alimentaires ! »
D’un air sévère, le Premier ministre a formulé le vœu « d’une entreprise citoyenne qui réfléchit aux intérêts nationaux », sermonnant l’importation spéculative. Plus claire fut sa condamnation de l’informel : « Il est temps de combattre la ruse et la fraude. »
« Il n’y a pas de secteur privé ou public, il y a un secteur productif ou non » a tonné Abdelmalek Sellal, invitant les banques à financer en priorité l’investissement des entreprises qui participent à l’effort de rééquilibrage de la balance commerciale. Concernant les prêts à la consommation pour les particuliers, le même souhaite les voir réservés aux produits made in Algeria.
Le Premier ministre a confirmé par la suite le retour aux licences d’importations, ainsi qu’une loi de finances complémentaires pour favoriser les exportateurs. Le retour de l’Algérie protectionniste ? « Nous respecterons les accords passés, notamment avec l’Europe et le monde arabe » a précisé Abdelmalek Sellal.
