Le fils du colonel Amirouche est un récidiviste. Plus d’un mois après avoir traité Messali Hadj de « traître », Nordine Ait Hamouda a réitéré ses accusations ce dimanche 29 mars à l’ouverture d’un colloque en hommage à son père à Tizi Ouzou. « Si on décide de faire de Messali, le traître, un héros et de placer ses fidèles au même pied d’égalité que vous, c’est qu’on considère que vous n’êtes pas plus que des traîtres », a lancé le fils du colonel à l’adresse des Moudjahidines, réunis dans la salle du musée du Moudjahid de la ville. « Le MNA (Mouvement nationaliste algérien, parti de Messali Hadj) avait pourtant négocié avec l’OAS de brûler Alger en 62 », a accusé Nordine Ait Hamouda, qui ne fait pas partie des conférenciers invités au colloque.
Parmi toutes les questions posées par le fils d’Amirouche, l’historien Daho Djerbal n’a répondu qu’à celles liées à Messali et à l’origine marocaine de Ben Bella. « En novembre 54, le groupe du FLN a été immédiatement arrêté et il n’a pas pu mener des opérations à caractère militaire dans la capitale. Seuls les groupes affiliés à Messali ont pu le faire et ils ont fini par être arrêtés, emprisonnés, torturés et guillotinés. Les noms de ces gens-là n’ont été portés sur la liste des guillotinés du FLN sur le mur de Serkadji qu’en 1984 », selon l’historien. Pour lui « ces gens-là ne sont pas morts pour la France mais pour l’Algérie ». Le même sort a été réservé pour les détenus du MNA en France, dont il affirme détenir la liste des archives de la fédération de France, selon Daho Djerbal. « Il ne faut pas mélanger entre la politique et l’histoire », a plaidé l’historien.
Amirouche a été « vendu » par Boussouf
« Amirouche a été vendu par Boussouf et nous avons apporté toutes les preuves, et parmi ces preuves figurent les déclarations de l’ancien chargé des transmissions du MALG qui, un mois avant sa mort, a avoué que oui, c’est nous qui ont dénoncé Amirouche », a déclaré Ait Hamouda.
Le fils du héros de la guerre d’indépendance a dénoncé les agissements de Boumediene qui a déterré les reliques d’Amirouche et de Si El Houes en 62 pour les enterrer à El Alia puis les déterrer en 65 pour les enterrer dans une caserne. » Amirouche a été l’homme le plus combattu par les régimes successifs en Algérie pour la simple raison, a-t-il expliqué, qu’ils ont peur de la wilaya III.
Les officiels boudent le colloque sur Amirouche
Le colloque sur le colonel Amirouche a été boudé par les officiels. Aucun représentant du gouvernement n’a assisté à l’ouverture du colloque d’une semaine qui s’est ouvert ce dimanche 29 mars. Même le wali de Tizi Ouzou était absent.
Le fils du colonel Amirouche, a rappelé que lors du séminaire sur Messali Hadj, la moitié du gouvernement a été dépêchée à Tlemcen. Il a considéré que le pouvoir de Bouteflika a trouvé dans cette manière d’agir, une façon de fouler au pied le colonel Amirouche.
