Peugeot Algérie : des ventes record, des bénéfices dérisoires

peugeot beja int

TSA s’est procuré les bilans des comptes sociaux de Peugeot Algérie pour les années 2011 et 2012 afin de les comparer.

Les ventes de Peugeot : du simple au double

Entre 2011 et 2012, le chiffre d’affaires global de l’entreprise a augmenté de 90%. En effet, il passe de près de 43,27 milliards de dinars à plus de 82,41 milliards. Dans le détail, l’on note que les recettes tirées de la vente de voitures et de pièces détachées sont, quant à elles, passées d’environ 36,3 milliards de dinars à 71,7 milliards. Une évolution de 97% selon les données de l’entreprise.

Un bénéfice net dérisoire

Or, l’indicateur qui attire l’attention est le résultat net de la société pour l’année 2012. Avec un chiffre d’affaires conséquent de 82,41 milliards de dinars (plus de 800 millions d’euros), Peugeot Algérie a réalisé un bénéfice net de seulement 477 326 670 dinars, soit à peine 4,5 millions d’euros. Ce résultat représente une hausse de de 29% par rapport à 2011 (370,089 millions de dinars).

Sur les deux années, le constructeur affiche donc des bénéfices très faibles. Il est difficile d’expliquer cette faible progression du bénéfice net comparé au bond spectaculaire du chiffre d’affaires entre 2011 et 2012, d’autant plus que les différentes charges (masse salariale, impôts…) n’ont pas connu une augmentation notable durant cette période.

Par ailleurs, le bénéfice net de Peugeot Algérie en 2012, représente 0,58% du chiffre d’affaires global de l’entreprise. En 2011, ce taux était de 0,86%. Ce chiffre est à mettre en perspective de la moyenne mondiale dans le secteur automobile qui se situe aux environs de 15 à 30%.

Un cashflow très faible

Le cashflow ou la Marge brute d’autofinancement (MBA) est un élément important des résultats d’une société. Il permet d’évaluer la capacité de l’entreprise à financer son développement (investissements), à rembourser des emprunts et à verser les dividendes aux actionnaires. Or, pour Peugeot Algérie, la MBA est de 1,389 milliards de dinars. Autant dire que Peugeot semble avoir une marge de manœuvre très limitée en Algérie.

Bien que les sociétés de services aient une capacité d’autofinancement traditionnellement faible, il s’agit ici d’un groupe industriel de taille mondiale qui est tenu, par ailleurs, de consentir des investissements depuis l’introduction de la loi de Finances 2009.

À la lumière de ces différents indicateurs, d’aucun s’interroge : comment se fait-il que les résultats de Peugeot Algérie soit si « mauvais » ? Soit l’entreprise vend ses voitures avec des marges extrêmement faibles, soit Peugeot importe ces véhicules à un prix particulièrement élevé.

Contactée à plusieurs reprises par email et téléphone, la direction de Peugeot Algérie n’a pas répondu aux sollicitations de TSA. Pour seule réponse, l’on nous a demandé de « patienter » jusqu’au retour du Directeur général « en déplacement ». À noter que la première tentative de contact date du 12 janvier 2015, soit il y a plus de deux mois.


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