L’opposition réagit aux menaces de Bouteflika

CNLTD

TSA a interrogé les principaux partis d’opposition après les propos de Bouteflika.

Abderrezak Mokri, président du MSP : « Si M. Abdelaziz Bouteflika doit agir avec fermeté, il doit le faire contre la corruption qui ronge le pays et qui lui fait mal. Et dans le pays, les plus corrompus sont des gens qui sont très proches de Abdelaziz Bouteflika et c’est avec eux qu’il doit être ferme et menaçant et pas avec une opposition sage, crédible qui ne fait qu’appeler au changement dans la paix et la sérénité. Ce sont les corrompus, Chakib Khelil et consorts, les gens qui ont fait fortune en si peu de temps alors qu’un fonctionnaire travaille pendant trente ans sans pouvoir acheter un logement qui ont fait de l’Algérie une terre brûlée. (Pour les menaces), même le terrorisme ne nous pas fait fléchir ! L’opposition ne fait aucun tort à l’Algérie ».

Sofiane Djilali, président de Jil Jadid : « On est choqué par la violence des propos qui ne sont pas ceux d’un président d’une République mais d’un chef de faction. Au-delà des mots qu’il vient d’avancer, je pense que c’est l’Etat d’esprit du président, ou ceux qui ont rédigé pour lui ce message, qui est très inquiétant, lourd de menaces, et qui, en tous cas, exprime une forme de panique qui peut devenir dangereuse pour le pays ».

Atmane Mazouz, chargé de communication du RCD : « Le message épistolaire du chef de l’État montre toute la panique et la fragilité du pouvoir. Ceci est une réaction que seuls les pouvoirs totalitaires et illégitimes peuvent avoir. Choisir le jour de la célébration du cessez-le-feu par lequel des géants de la révolution ont permis à notre pays de recouvrer son indépendance pour s’attaquer perfidement et honteusement à l’opposition est un signe qui nous renseigne un peu plus sur la déliquescence institutionnelle et la faillite de l’Etat. Quel crédit accorder à ses appels au dialogue et à la cohésion nationale alors qu’il a perdu toute crédibilité ? Sa réaction est vraiment pathétique et lamentable. User de menaces et d’invectives contre l’opposition et la presse et prêcher, en même temps, les vertus du dialogue est d’évidence une entreprise vaine et une fuite en avant qui discrédite son auteur et humilie, une fois de plus, la Nation. Bouteflika doit savoir que son message complique, un peu plus, la situation du pays et que ce ne sont pas ses envolées colériques qui apporteront une quelconque solution à l’impasse politique actuelle ».

Mohamed Hadibi, chargé de communication d’Ennahda : « On considère que ce discours est venu confirmer l’orientation non-démocratique du pouvoir. Le pouvoir est le premier à avoir brûlé la Constitution en supprimant la limitation des mandats et en refusant l’alternance. C’est le pouvoir qui a brûlé les urnes à travers la fraude à plusieurs occasions. En fait, ce discours prouve que le pouvoir est dans une situation de grande panique politique face aux revendications de l’opposition ».


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