Que se passe-t-il au FLN ?

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Le FLN, parti majoritaire au Parlement, s’est effacé ces dernières semaines du devant de la scène politique. Ce mois de mars devait pourtant marquer une étape importante pour cette formation qui connaît des crises cycliques.

Mais le congrès, prévu dans le courant de ce mois, est reporté à une date ultérieure. Officiellement, Amar Saâdani ne veut pas tenir le congrès avant la révision de la Constitution. Or, le président ne s’est pas encore exprimé de manière claire sur ce projet annoncé il y a quatre ans.

Soutenir la révision de la Constitution

Pourquoi donc lier le congrès à la Constitution quand il suffirait de convoquer un CC extraordinaire pour parler de ce projet ? Pour la direction du FLN, cette décision permettra aux instances du parti « de se prononcer sur l’événement politique numéro 1 de l’année ».

« Le FLN a soutenu la révision de la Constitution au moment où certains partis de l’Alliance présidentielle tergiversaient. Il est, dans ce sens, logique de reporter le congrès afin d’accueillir comme il se doit le projet du président », argumente un proche du secrétaire général du FLN.

Mais un problème se pose : le mandat de l’actuel Comité central (CC) expire cette semaine. Cela ne semble pas pour autant inquiéter la direction du parti. Pour Saïd Bouhadja, membre du Bureau politique et chargé de communication, « certes, sur le plan organique la mission du CC prend fin cette semaine, mais sur le plan politique les calculs sont tout autres ».

Restructurer le parti

Il fait remarquer : « ce n’est pas la première fois dans l’histoire du FLN que l’on prolonge le mandat du CC ». Mais, selon certaines indiscrétions, les choses risquent de tarder cette fois. Les préparatifs du congrès se font au ralenti. Selon notre source, « la priorité est donnée à la restructuration du parti ».

Paradoxalement, Amar Saâdani a tout à gagner à accélérer  les préparatifs et la tenu du congrès. La cause ? L’élection d’un nouveau CC. Composé de partisans de Belkhadem, de fidèles de Benflis, de pro-Saâdani et d’une partie silencieuse, l’actuel CC constitue le premier danger pour le SG du parti. ll peut basculer à tout moment.

Et si le report du congrès n’avait rien à voir avec la Constitution ? On le sait : le FLN n’a jamais été maître de son destin. Il subit  souvent les conséquences des tiraillements au sein du régime. Ces derniers jours justement, les évènements se sont précipités pour l’ex-parti unique.  Son patron est la cible d’une attaque d’une rare virulence de la part de Louiza Hanoune. Un vent de révolte souffle sur le groupe parlementaire du parti à l’APN. Le FLN a sérieusement perturbé la séance du vote du nouveau code pénale qui criminalise les violences contre les femmes présenté par Tayeb Louh, un ministre FLN.

Une rebellion à l’APN

Plus grave encore,  Amar Saâdani semble perdre le contrôle sur le président de l’APN. Larbi Ould Khelifa a refusé d’appliquer une instruction du parti  visant à exclure le député Mouad Bouchareb du groupe parlementaire du FLN et du Bureau de l’APN. Il a également contredit le chef de son parti en écartant le recours à la révision de la Constitution pendant la session de printemps du Parlement.

Face à ces secousses, Amar Saâdani a préféré garder le silence. Un silence qui sera peut-être rompu, samedi 21 mars, à l’occasion d’une réunion qu’il présidera à Alger regroupant les cadres du Centre. Les sujets sur lesquels il pourrait s’exprimer sont très nombreux.


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