Grève des enseignants : une impasse dangereuse  

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La grève de la Coordination nationale des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) dure depuis bientôt un mois, et son issue demeure tout aussi incertaine. Les revendications du Cnapest, dont la grève a débuté le 16 février dernier, sont nombreuses. Mais elles se résument dans l’ensemble à l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants.

Face à cette grève, premier grand test depuis sa prise de fonctions en tant que ministre de l’Education, Nouria Benghebrit a décidé d’opter pour une position intransigeante. La ministre refuse d’accéder aux revendications des syndicats. Elle leur demande du temps pour pouvoir répondre à certains aspects ayant besoin selon elle « d’être négociés à un autre niveau ».

Le refus de Mme Benghebrit de faire la moindre concession ne semble qu’avoir eu pour effet d’agacer significativement le Cnapest. Cela a transformé les négociations entre syndicats et ministère en un dialogue de sourds autour d’enjeux pouvant au final paraitre secondaires par rapport à des sujets beaucoup plus sensibles, tels que la surcharge des classes, le niveau des élèves ou la violence dans les écoles. Au-delà des revendications, l’affaire parait être devenue personnelle pour les enseignants affiliés au Cnapest qui semblent considérer l’attitude du ministère méprisante, comme une atteinte à leur dignité.

Dans ce contexte de personnification du conflit, la solution pour Nouria Benghebrit et son ministère pourrait être de battre en retrait pour le bien commun. Indépendamment de qui a raison et de qui a tort, c’est en définitive du ressort de la ministre de faire en sorte que les élèves retrouvent le chemin des classes avant que les séquelles d’une grève prolongée ne deviennent durables.

La ministre peut aussi faire le choix de se retirer du dossier et laisser le Premier ministre reprendre les négociations sur des bases moins toxiques avec les syndicats, mais ce serait là un aveu d’échec. Le Cnapest, de son côté, gagnerait à mettre les choses en perspective, et à penser dorénavant d’abord à l’avenir et au bien-être de l’élève, après plusieurs victoires syndicales qui ont vu le statut de l’enseignant s’améliorer significativement ces dernières années.


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