Eviter la politisation du mouvement anti-gaz de schiste

Manifestation gaz de schiste

Le Comité populaire contre le gaz de schiste a annoncé une « grande manifestation » à Ouargla, prévue le samedi 14 mars. La CLTD, qui regroupe de nombreux partis de l’opposition, participera à cette marche en compagnie d’autres acteurs politiques. La participation de la Coordination fait suite à l’appel lancé par le Comité populaire contre le gaz de schiste à tous les acteurs de la société civile et ceux de la classe politique. Ce qui soulève des interrogations sur le risque de politisation du mouvement anti-gaz de schiste.

Le mouvement contre le gaz de schiste est d’abord une démarche citoyenne. Celle des citoyens du sud du pays qui refusent de voir leur environnement mis en péril par la consommation d’énormes quantités d’eau et la contamination de la nappe phréatique. La revendication de ce mouvement est simple et claire : l’arrêt immédiat de l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans leur région.

L’opposition a démontré son soutien à la cause des citoyens du sud en organisant des manifestations dans l’ensemble du pays. Les manifestations organisées par l’Instance de Concertation et de Suivi de l’Opposition (Isco) le 24 février dernier, contre le gaz de schiste ont permis de donner une portée nationale à ce mouvement citoyen. L’Isco pouvait se féliciter d’avoir réussi à coordonner des manifestations à l’échelle des 48 wilayas.

Avec la « grande manifestation » à Ouargla le 14 mars, le risque de récupération politique du mouvement est néanmoins à craindre. En s’associant aussi étroitement avec l’opposition, le mouvement citoyen anti-gaz de schiste risque de voir son message brouillé par les préoccupations politiques de la CLTD, qui évidemment dépassent le simple cadre de l’exploitation ou non du gaz de schiste.

Dans ce contexte, il n’est pas difficile d’imaginer les partis proches du pouvoir saisir cette opportunité pour accuser la contestation citoyenne d’être téléguidée par l’opposition. Pour éviter les amalgames, l’opposition doit idéalement faire preuve de recul en laissant le mouvement citoyen anti-gaz de schiste s’épanouir en dehors des considérations politiciennes, pour lui permettre un jour d’atteindre le but fixé, celui de l’arrêt de l’exploitation du gaz de schiste.


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