La loi relative aux violences faites aux femmes, adoptée par l’APN, jeudi 5 mars, n’a pas laissé les internautes algériens indifférents. Indignations, ironies parfois moqueries sur les réseaux sociaux. Appels à la mobilisation par mail. Le débat autour de cette loi est sorti de l’hémicycle pour inonder nos écrans.
Facebook a la palme de l’originalité où chacun y va de son commentaire. Il y a les utilisateurs qui s’interrogent et surtout raillent les contradictions de la législation algérienne. « Qui tue sa femme sera condamné à 15 ans de prison. Or celui qu’il la frappe prendra 20 ans ». « Tue ta femme tu auras une réduction de peine de 5 ans », mentionne un des commentaires relevés sur le réseau social.
Autre image insolite sur facebook. Une fausse attestation destinée aux femmes, pour qu’elles abandonnent les poursuites judiciaires après le mariage.
Entre incompréhension…
Les Algériens se sont naturellement glissés dans le débat. Il y a ceux qui refusent de soutenir la loi, comme l’utilisateur Alger Adel Te, qui estime que le peuple algérien réfute catégoriquement cette loi :
Kheira Ben, de son côté, s’oppose aussi à cette loi, bien qu’elle soit une femme :
D’autres craignent la manipulation. Hicham Taban lui répond que l’algérien préfère le divorce que la prison. Il a indiqué que certaines femmes vont profiter de cette loi pour humilier l’homme. Il a appelé les députés à introduire une loi pour protéger l’homme :
D’autres sont plus incertains. Comme Amirouche Seg qui est contre la violence dans la société algérienne de manière générale. Elle ne concerne pas seulement les femmes selon l’internaute, tous les algériens doivent être défendus :
… et indignation
La loi a également trouvé ses soutiens sur le web. Nassima Benzitouni est d’un autre avis. Elle estime qu’un homme n’a pas le droit de battre une femme. Elle qualifie l’homme violent « de lâche et de minable » :
Puis il y a les plus radicaux, qui condamnent vivement les hommes violents, et ceux qui les soutiennent. L’opposition des députés islamistes à cette loi a vivement choqué certains internautes :
Certains ont appelé à se mobiliser pour dénoncer leur comportement. À l’instar de la réalisatrice Sofia Djama, qui invite tous les Algériens à s’indigner. Elle appelle à un rassemblement devant l’ambassade d’Algérie à Paris.
Enfin, d’autres estiment que le débat doit porter sur les autres dispositions de la loi comme la non-reconnaissance du viol conjugal :
Mais arrêtez de dire n'importe quoi. la criminalisation physique contre les femmes existe depuis plusieurs années #Algérie n'importe quoi
— amelsaher (@AmalSaher) March 6, 2015
