Amnesty International appelle à maintenir la pression sur les autorités algériennes 

Oussedik

Amnesty International Algérie a rendu public ce mercredi 25 février, son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme. L’ONG estime que l’Algérie est encore loin d’être un Etat de droit, mais qu’il est indispensable de se battre contre ses pratiques liberticides.

Une année terrible

« Nous avons de sérieuses préoccupations sur les libertés de réunion, d’expression et de manifestation en Algérie », a résumé Hassina Oussedik, directrice de la branche algérienne de l’ONG lors d’une conférence de presse à Alger. Amnesty reconnait que l’année 2014 dans le monde et particulièrement en Algérie, a été une année terrible pour les droits humains.

La directrice d’Amnesty International a énuméré les cas de violation de ces libertés durant l’année 2014. Elle a condamné les violences lors de la commémoration du printemps berbère à Tizi-Ouzou le 20 avril 2014, durant laquelle un jeune manifestant avait perdu un oeil.

L’ONG a également rappelé la condamnation de Youcef Ould Dada, le blogueur qui avait publié une vidéo sur laquelle on voyait des policiers en train de piller des commerces à Ghardaïa. Elle a également rappelé le nombre de manifestations et rassemblements empêchés durant l’année dernière. Une entrave inquiétante, d’autant plus qu’il y a encore à peine 24 heures une manifestation contre l’exploitation du gaz de schiste a été réprimée par la police.

ONG ignorées

Amnesty International est elle-même victime de ces entraves à la liberté. Dans le cadre de la loi 12-06, exigeant l’enregistrement de toute association auprès des autorités du pays, Amnesty International a déposé une demande en 2014, en vain. « Nous n’avons toujours pas d’agrément depuis l’année dernière. Nous n’avons pas d’autorisation, mais nous avons été reçus par le Ministère de la justice, où nous avons pu rencontrer des personnes et avoir un échange fructueux. Nous vivons dans une réelle ambiguïté ».

Amnesty International n’est pas la seule organisation dans ce cas, d’autres associations attendent toujours d’être agréées par respect de la loi. Malgré leurs demandes faites en bonne et due forme, l’Etat reste sourd à leurs appels. « Nous envoyons régulièrement des courriers aux ministères, aux députés pour dénoncer des injustices, mais toutes nos lettres restent sans réponse », a expliqué Hassina Oussedik.

Amnesty International appelle dans ce contexte « à maintenir constamment la pression » sur les autorités pour espérer une amélioration de la situation des droits de l’Homme et des libertés dans le pays.


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