Comment le système LMD peut se transformer en une arme à double tranchant pour les étudiants

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Des étudiants du département des sciences commerciales de l’université de Tizi Ouzou se plaignent d’être victimes du système LMD qui les exclut de l’obtention de leurs diplômes à la fin de leur premier cursus de licence.

« Ayant validé la 3e année en 2013, nous nous sommes retrouvés bloqués : ni accès au Master, ni au travail, pour cause de non possession de diplôme » expliquent ces étudiants dans une lettre adressée à la rédaction.

Tout en reconnaissant que le système LMD est un système modulaire et de dettes et que donc un étudiant peut être admis mais ne peut obtenir son diplôme qu’une fois apuré ses modules en dette, les rédacteurs du document soulignent que « les modules en dette connaissent des changements et les étudiants concernés ne connaissent ni de mises à niveaux ni de séances d’orientation et de rafraichissement de mémoires, ils sont livrés à eux même et à une situation de blocage ». Les étudiants en question ajoutent que « face à cette situation, l’administration ne fait aucun effort envers les étudiants qui ne sont guère informés, mais, au contraire, instaure de nouvelles règles comme l’interdiction de rattrapage aux étudiants en dettes car ayant signé un engagement que c’est leur dernière année à l’université en cas de non acquisition des modules en dette ».

Les enseignants défendent le système LMD

Des responsables et des enseignants à l’université de Tizi Ouzou sont unanimes à dire qu’il s’agit « d’une pression pour obtenir l’effacement des modules en dette ».

« La mentalité Ansej n’a pas manqué d’affecter certains étudiants qui réclament l’effacement des modules en dette au lieu de faire l’effort pour les obtenir » ironise un enseignant à l’université de Tizi Ouzou qui explique que « le LMD est un système de capitalisation dans lequel il faut totaliser 180 crédits, soit 60 par année, pour avoir droit au diplôme de licence ». « Autrement dit, ce système offre l’avantage extraordinaire de pouvoir être admis sans totaliser le nombre de modules requis, sauf que les modules en dette ne peuvent en aucun cas être effacés » précise t-il. « Il n’y aura pas de diplôme au rabais, sinon ça risque de tuer la notion du mérite, déjà suffisamment malmenée en Algérie » résume un responsable dans la même université.

Un enseignant au département des sciences économiques fera remarquer que le gros des dettes des étudiants est cumulé durant la 1ère et 2e année de tronc commun. « En 3e année, le taux de réussite dépasse les 90%, alors qu’il n’est que de 70% en 2e année et de 30% en première année. Ceci dit, ce n’est qu’en 3e année qu’il y a vraiment une prise de conscience, mais malheureusement nombreux sont les étudiants qui ont déjà un lourd fardeau de dettes qu’ils ont du mal à apurer et qu’ils espèrent donc voir effacé » analyse t-il.

S’agissant des modules changés, responsables et enseignants affirment que des équivalences sont toujours mises en place et les étudiants sont à chaque fois invités à se rapprocher de l’administration pour obtenir toutes les explications. « Même des résumés des textes réglementaires régissant le système LMD sont distribués aux étudiants », soutiennent-ils.


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