Financement des clubs de football : quand l’Etat fausse la règle du jeu

ballon dans filet

De l’utilité d’organiser une journée d’information sur le football professionnel, le ministre des Sports Mohamed Tahmi, en est convaincu. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il a réuni, ce lundi au niveau du stade du 5 Juillet, les représentants de Ligue 1 et de Ligue 2, dont la majorité a répondu favorablement à l’invitation.

En présence du Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, le premier responsable du secteur sportif a saisi l’occasion pour expliquer les dispositions du décret 14-368 du 15 décembre 2014 fixant les conditions et les modalités de l’octroi de l’aide et de la contribution de l’Etat et des collectivités locales au club sportif professionnel.

« À partir de 2018, chaque club est appelé à fonctionner selon ses moyens et ressources. L’Etat continuera à accompagner le football professionnel, mais pas pour longtemps », a-t-il prévenu, par ailleurs. Un aveu d’abandon que les acteurs du football ne sont pas obligés de croire. Ça n’engage en fait que le Ministre. Ils ont compris depuis longtemps que les pouvoirs publics ne les lâcheront pas, à cause de la sacro-sainte paix sociale. Comment dans une économie dominée par l’informel et complètement déstructurée, peut-on demander à des clubs gérés par des « maquignons »  de « renforcer leurs capacités managériales et de s’inscrire dans une logique d’autofinancement » ?

Quand l’Etat fausse la règle du jeu

Cela au moment où l’Etat lui-même fausse la règle du jeu, en soutenant financièrement certains clubs, à travers Sonatrach et ses filiales, au détriment des autres. Si l’on veut réellement qu’ils volent de leurs propres ailes, il faudra d’abord mettre tout le monde sur un pied d’égalité, puis les lâcher sur le terrain et advienne que pourra. Or, les décideurs n’ont pas du tout intérêt à ce que le football échappe à leur contrôle.

C’est un secteur stratégique. Pour eux il est aussi important de les financer que de subventionner les produits de première nécessité. Il y aura donc toujours des walis qui viendront à la rescousse de clubs surendettés ou en difficulté. Les présidents, pour leur part, continueront à gérer les deniers publics à leur guise pour un bon moment. Ce n’est pas demain la veille que ça changera. Si d’aventure on leur coupe les vannes, ils monteront au créneau pour dénoncer le deux poids deux mesures de l’Etat concernant la prise en charge des clubs.

De l’utilité d’organiser une journée d’information sur le football professionnel, franchement c’est une perte de temps !


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