Status quo à In Salah. La situation n’évolue pas et se dirige même vers l’impasse. Une délégation parlementaire conduite par le vice-président de l’APN, Djamel Bouras a séjourné ces dernières 48 heures à In Salah, dans le but de rassurer la population sur l’exploitation du Gaz de schiste.
La délégation est rentrée aujourd’hui à Alger, sans pour autant atteindre ses objectifs. « Nous avons discuté avec les parlementaires sur les craintes soulevées par la population par rapport à ce projet. Monsieur Bouras nous a promis de transmettre nos doléances au président Bouteflika », précise à TSA Abdelkader Bouhafs, ancien cadre de Sonatrach et représentant des manifestants qui n’attend pas grand chose de cette visite.
Mercredi, une réunion s’est tenue entre le directeur de Sonatrach, chargé de l’exploration et les représentants des manifestants. « Nous nous sommes mis d’accord sur trois points », précise notre source. D’abord, « les opérations de compression-forage du puits-pilote d’Ahnet seront poursuivis pour la simple raison que l’arrêt pourrait avoir des conséquences graves sur l’environnement. Mais ce sera le dernier forage de Sonatrach dans la région», ajoute notre interlocuteur.
D’ailleurs l’appareil de forage « sera déplacé à Hassi Messaoud », précise notre source. Par ailleurs, une commission mixte composée d’experts de Sonatrach et de spécialistes désignés par les manifestants, va procéder aux analyses des eaux avant d’établir un rapport sur la situation réelle sur le site.
Sonatrach s’engage à nettoyer la zone avant de quitter les lieux et permettra aux représentants des manifestants de suivre de près les travaux sur le site, selon notre interlocuteur.
Sauf que les manifestants n’ont pas pu arracher du responsable de l’exploration de Sonatrach, l’engagement de ne pas recourir à la fracturation hydraulique pour extraire le gaz. « Lorsque nous avons soulevé cette question, le responsable de Sonatrach s’est dit incapable de prendre cet engagement au nom de sa compagnie ».
Ce qui laisse la population perplexe. D’ailleurs, précise M. Bouhafs, « nous avons découvert sur le site d’Ahnet que Sonatrach a préparé et mis en place tout le dispositif nécessaire pour recourir à la fracturation hydraulique, ce qui est grave ».
Sellal refuse de recevoir les manifestants
En dépit de la tension qui règne à In Salah, le Premier ministre Abdelmalek Sellal refuse toujours de recevoir une délégation de manifestants. « Sellal a reçu depuis dix jours la liste de trente personnes qui devaient faire le déplacement à Alger pour discuter avec lui de la situation à In Salah, mais malheureusement nous n’avons reçu aucune réponse de sa part », précise à TSA, Abbas Bouamama , sénateur du RND. Avant d’ajouter : « On ne comprend pas les raisons de ses hésitations ».
Bouhafs s’est indigné de l’attitude du Premier ministre : « C’est clair, Sellal ne veut pas nous recevoir, d’ailleurs maintenant nous, on veut parler à Bouteflika » lance-t-il.
Contactée, une source au gouvernement explique le retard pris par Sellal pour répondre à la demande d’audience des manifestants par son « agenda chargé ».