Il y aura de nouvelles têtes en sélection. C’est Christian Gourcuff qui l’a dit. Reste à savoir où va-t-il les chercher ? Si l’on se fie à son discours tenu mardi 3 février lors de sa conférence de presse à Alger, il est peu probable que les joueurs locaux figurent sur sa prochaine liste.
Peu de chance pour les locaux
« Trop de décalage avec les professionnels », selon lui. Cela ne l’empêchera pas cependant de cibler quelques éléments du championnat national. Il y en a effectivement certains qui méritent d’avoir leur chance. Comme l’ont eu avant eux, les Slimani, Soudani, Belkalem et autres Halliche, sous l’ère de Vahid Halilhodzic. De tous les joueurs qui animent la compétition nationale, il y a sûrement des petites perles enfouies dans l’épaisse gangue de la médiocrité ambiante.
Le jeune attaquant de l’USMH Abid, à titre d’exemple, mérite qu’on le suive de près. Même s’il ne peut prétendre à la sélection A tout de suite, il constitue néanmoins un grand espoir. Chafaï le défenseur central de l’USMA, Sediki du CSC sont d’autres pistes à explorer. Reste le cas de l’enfant terrible d’El Hamri, Youcef Belaïli, dont le talent est connu et reconnu, mais jusqu’à présent personne n’a réussi à le canaliser. Il y a eu trop de déperdition par le passé pour perdre cette pépite. Ce serait un immense gâchis.
Gourcuff peut déjà les jauger lors du prochain regroupement réservé aux locaux, prévu au mois de mars prochain. Ce sera un travail de longue haleine, mais c’est aussi son rôle de faire progresser ces joueurs et les mettre à niveau.
En attendant, le gros pour ne pas dire tout le contingent de l’Equipe nationale, viendra toujours de l’Europe.
Le cas Fékir
Les responsables de la FAF continueront donc à ratisser large dans l’espoir de trouver de nouvelles perles ou du moins des éléments capables de renforcer le groupe qui, il faut le dire, a montré ses limites durant la CAN. Ils devront cependant faire face à une rude concurrence, car les pays adoptifs, principalement la France, ne veulent plus se laisser « chiper » facilement leurs espoirs. Le cas de Fékir en est la parfaite illustration. Actuellement, l’attaquant lyonnais subit une énorme pression pour rejoindre les Bleus. Son président, Jean-Michel Aulas ne le cache pas, il ne veut pas que son joueur opte pour l’Algérie. Il l’a déclaré ouvertement à la presse, appelant le sélectionneur français, Didier Deschamps, à le convoquer rapidement chez les A.
Si le jeune Rhodanien confirme son immense talent dans les mois à venir, il lui sera difficile d’échapper aux mailles de l’équipe de France. Mais, les Algériens ne désespèrent de l’avoir, car ils sont conscients qu’il peut apporter beaucoup au secteur offensif de l’Equipe nationale, si jamais on arrive à le convaincre. C’est incontestablement le joueur à recruter.
On n’aura pas les Zidane, Benzema…
Il faut savoir néanmoins que les valeurs sûres et exceptionnelles de la trempe des Zidane, Benzema ou encore Nasri ne viendront jamais jouer pour les Verts. Ils n’y ont aucun intérêt sportivement parlant. Il y a trop d’enjeux autour d’eux pour les laisser choisir librement « une petite » sélection. Reste à puiser alors dans le « deuxième choix », ou bien investir dans des jeunes joueurs qui échappent à la vigilance des recruteurs français. Les Algériens ont réussi un bon coup dans ce contexte, avec Brahimi et Bentaleb que les Français aimeraient bien récupérer aujourd’hui. Mais c’est trop tard !
Pour Gourcuff, « il y a beaucoup d’Algériens qui évoluent en Europe ». Visiblement, c’est une source intarissable pour lui. D’autant qu’il n’aura pas vraiment à chambouler son groupe.
Saâdi, pour renforcer l’attaque
Ce sont des postes bien ciblés qui ont besoin d’être renforcés, notamment l’axe central, surtout après la retraite du capitaine Madjid Bougherra et le poste d’attaquant. On a pu constater durant la CAN que le sélectionneur n’avait pas vraiment le choix dans ce secteur, après la défection de Slimani. Il peut toujours rappeler Ghilas et solliciter le Clermontois Idriss Saâdi, l’un des meilleurs buteurs de Ligue2 française, avec lequel ses adjoints sont en contact permanent.
Par ailleurs, il a d’autres solutions en interne, certains joueurs sont appelés, en effet, à changer de poste s’ils veulent durer en sélection. C’est du moins ce que le coach national a déclaré, mardi.
Djabou n’est pas un cas
Pour ce qui est de Djabou, celui-ci ne constitue pas vraiment un cas. Il a juste besoin d’être recadré pour que la sélection puisse bénéficier de ses immenses qualités techniques. Il aura certainement sa chance et c’est à lui de la saisir.
En somme, l’élimination face à la Côte d’Ivoire ne peut pas tout remettre en cause. Elle a eu le mérite de faire descendre les joueurs de l’Equipe nationale de leur nuage. A présent, tout le monde doit se retrousser les manches pour que l’équipe retrouve le niveau qui était le sien au Brésil. L’une des plus grandes vertus du football est la patience, alors laissant le temps à Gourcuff…
